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Présidentielle 2022 : Fromantin alerte sur le risque d'une "hystérie du casting"

Jean-Christophe Fromantin, maire divers droite de Neuilly-sur-Seine, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Philippe David le 5 juillet 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Jean-Christophe Fromantin, interviewé par Philippe David sur Sud Radio le 5 juillet 2021 à 7h40.

Le gouvernement se dirige vers une vaccination obligatoire des soignants à la Rentrée 2021 dans le cas où il y aurait, en septembre 2021, moins de 80% de soignants vaccinés. Mais la question de l’obligation continue de faire débat. "Je crois qu’il faut sortir, en tous les cas, de cette crise", estime Jean-Christophe Fromantin. Pour lui, les soignants sont touchés par la Covid-19 "à deux niveaux", à savoir "pour lui-même", car les hôpitaux sont des lieux "extrêmement exposés à la transmission de la maladie", mais aussi "pour les plus fragiles", c’est-à-dire les patients "qu’on ne doit pas exposer d’avantage à la maladie". Pour le maire de Neuilly-sur-Seine, "la vaccination pour les soignants est importante, elle est indispensable".
Le maire a toutefois l’espoir que les soignants comprennent "leur principe de responsabilité dans cette chaîne de santé dont ils sont un maillon essentiel".

 

"C’est le problème de la gestion de cette crise : on a beaucoup débattu et pris des décisions, souvent, trop tard"

Dans le Journal Du Dimanche, le 4 juillet 2021, une tribune signée par des médecins allant dans le sens du gouvernement et prônant une obligation vaccinale bien avant septembre 2021 a été publiée. "C’est le problème de la gestion de cette crise : on a beaucoup débattu et pris des décisions, souvent, trop tard", juge le maire de Neuilly-sur-Seine qui précise même que les moyens pour mettre en œuvre ces décisions ne suffisaient parfois pas. De fait, étant donné "qu’on est convaincus que cette chaîne importante du maillon de santé doit être vaccinée, pourquoi attendre ?" demande-t-il. "Arrêtons ces tergiversations, on en a eu plein durant cette crise", demande Jean-Christophe Fromantin. Si les spécialistes sont d’accord concernant l’utilité de la vaccination obligatoire, "alors allons-y sans attendre".

 

Vaccination : "la courbe s’est inversée entre les défavorables et les favorables"

François Bayrou, dimanche 4 juillet 2021, est même allé plus loin et a lancé le débat de la vaccination obligatoire pour tous les Français. Une idée à laquelle Jean-Christophe Fromantin n’est pas favorable. "Je pense qu’il y a un effet d’entraînement, on le voit depuis le départ : la courbe s’est inversée entre les défavorables et les favorables" à la vaccination, souligne-t-il. Et cette inversion est aussi liée à "une pédagogie" que les Français se font entre eux, avec des vaccinés qui arrivent "à convaincre" des personnes réticentes.
"Je pense que le temps fait son œuvre et que, si demain on met la pédagogie nécessaire, on aura cette accélération de la vaccination pour tous, avec ce principe de responsabilité qui présidera aux décisions de chacun."

 

"On a le devoir, aujourd’hui, de se protéger avec cette immunité collective"

Les débats, sur les réseaux sociaux, entre vaccinés et non-vaccinés peuvent parfois être houleux voire violents. De quoi faire craindre une "fracture vaccinale" en France. "Plus on parlera de vaccination obligatoire, plus ça va hystériser les relations entre les favorables et les défavorables", analyse le maire Divers-droite. "Quand le système avance, les derniers récalcitrants sont forcément les plus durs, les plus agressifs", explique Jean-Christophe Fromantin qui en appelle encore une fois "à ce principe de responsabilité". "De cette crise, il faut en sortir" alors que la Covid-19 "a fait des dizaines de milliers de morts en France, des millions de morts au plan international" et "qu’on ne maîtrise pas tout".
"On a le devoir, aujourd’hui, de se protéger avec cette immunité collective."

 

Loi 4D : "Je pense que c’est un véritable rendez-vous manqué"

La semaine du 5 juillet 2021, le Sénat va voter la nouvelle loi sur la décentralisation, surnommée 4D : déconcentration, décentralisation, différenciation, décomplexification. "On aurait mieux fait de l’appeler 'A tout court, sur une voie plus ambitieuse sur la décentralisation'", juge, non sans ironie, Jean-Christophe Fromantin, alors que pour lui le texte "ne porte aucune ambition sur la décentralisation."
Alors que plusieurs faits, comme les Gilets jaunes ou le Grand Débat, ont permis aux Français de montrer leur attachement aux territoires et aux villes moyennes, le maire de Neuilly-sur-Seine s’étonne que le gouvernement sorte "une petite loi technique avec quelques ajustements qui ne répondent en aucun cas à l’ambition qu’ont les Français pour leurs territoires".
"Je pense que c’est un véritable rendez-vous manqué", estime-t-il, alors que, selon lui, la question du rééquilibrage des territoires "sera au cœur de la prochaine Présidentielle, tout simplement parce que les Français aspirent à pouvoir vivre là où ils souhaitent vivre, avec un niveau d’équipement comparable aux grandes villes".

 

"Il y a une dissymétrie de l’investissement des territoires"

S’il concède que l’existence de "lois techniques, qui corrigent, dans un domaine, toute une série de petites choses" peut être "nécessaire" parfois, dans le cas présent, le sujet est bien plus important : "c’est le sujet de vivre là où on souhaite vivre". "Il y a une dissymétrie de l’investissement des territoires." Or, Jean-Christophe Fromantin explique que "réinvestir la France, c’est vertueux pour les gens, c’est vertueux pour le pays. C’est une dynamique collective dont on ne va pas, aujourd’hui, accéder avec cette loi".

 

"La stigmatisation de quelques villes est un aveu de faiblesse d’une politique qui ne trouve pas prise dans certaines villes"

Le maire de Neuilly-sur-Seine préfère payer les amendes plutôt que respecter la jauge de 25% de logements sociaux dans sa commune, alors que la loi 4D prévoit la prolongation de cette obligation. "Ce n’est pas que je préfère payer les amendes, c’est que je n’ai pas le choix", précise Jean-Christophe Fromantin. Pour lui, alors que les Préfets ont la main sur les décisions concernant les logements dans les villes dites "carencées", qui ne respectent pas cet engagement, ces derniers ne font "pas plus que ce que n’arrivent pas à faire les maires".
"La préemption, quand il n’y a pas de ventes, on ne peut pas préempter. Le foncier à bâtir, quand il n’y a pas de foncier, on ne peut pas construire..."
Alors que l’État pointe du doigt des villes, pour le maire de Neuilly-sur-Seine, c’est la preuve que "c’est plus facile, pour l’État, de pointer des villes" que d’expliquer à ces villes "comment construire quand on n’a pas de terrains". "La stigmatisation de quelques villes est un aveu de faiblesse d’une politique qui ne trouve pas prise dans certaines villes. Non pas faute de volonté, mais tout simplement faute, techniquement, de moyens."

 

Présidentielle 2022 : "attention à faire le casting avant de travailler sur le projet"

Dimanche 4 juillet 2021, Jean-Christophe Fromantin a soutenu Michel Barnier comme candidat unique de la droite pour la Présidentielle 2022. "Ce que je regrette dans cette pré-campagne, c'est qu’on parle du casting et qu’on ne parle pas des enjeux" ou encore "du constat" et "des projets", souligne l’élu.
Pour lui, d’abord, il faut "un projet" et ensuite que "quelqu’un incarne cette perspective et cette ambition". "Attention à faire le casting avant de travailler sur le projet."
Or, il explique que Michel Barnier, avec qui il travaille, réfléchit justement à ces problématiques de "vision", de "projet" ou encore "de réformes à court, moyen et long terme", et la candidature viendra après.
"Le risque, c’est qu’on parte dans l’hystérie d’un casting" qui risque "d’amuser la galerie" mais détourner le regard "des enjeux".

 

"Les égos, les ambitions des uns des autres, surpassent, finalement, ce leadership et les projets dont la France a besoin"

Christian Jacob, patron du parti Les Républicains, devrait bientôt dévoiler sa méthode pour la sélection du candidat de la droite. Une méthode inédite qui ne sera pas une primaire classique, selon les premières informations. Jean-Christophe Fromantin souligne, de son côté, ne pas "être membre d'un parti politique parce que, justement, ces élections échappent, doivent échapper à un parti", en parlant de la Présidentielle. Cette dernière doit être aussi l'occasion de faire ressortir "un leadership naturel", ce qui explique que les Primaires ou encore les méthodes de sélection ne sont qu'une nécessité depuis quelques années. Avant, "il y avait des leaders qui émergeaient" de manière naturelle et se démarquaient si bien que "leur candidature, finalement, effaçait les autres, dominaient les autres, et ils étaient les candidats des Français".
"Aujourd'hui, on a l'impression que les partis finalement sont un système de pouvoir" et qu'il faut "organiser des règles du jeu" car les ambitions présidentielles sont partagées par plusieurs membres du parti. "Les égos, les ambitions des uns des autres, surpassent, finalement, ce leadership et les projets dont la France a besoin", estime le maire de Neuilly-sur-Seine qui déclare ne pas croire "du tout à ces méthodes" de sélection.
"S'imposer, ça ne procède d'aucune méthode, ça procède d'un charisme, ça procède d'une vision, ça procède des valeurs."

 

La Présidentielle "va se jouer sur les grandes questions qu'il y a pour la France"

En 2022, un duel Macron-Le Pen au deuxième tour, comme en 2017, est pressenti mais de plus en plus remis en doute. "Je crois que rien n'est joué", explique le maire de Neuilly-sur-Seine. "L'actualité est tellement dense, et le besoin d'avoir une vision holistique de tout ça est tellement complexe, qu'il y a peu d'hommes et de femmes, à travers le pays mais aussi à travers le monde, qui savent approcher de façon globale tous ces sujets-là."
La Présidentielle, pour Jean-Christophe Fromantin, "va se jouer sur les grandes questions qu'il y a pour la France".

 

"La salle des mariages, à la mairie, a une certaine solennité"

La question de la présence de drapeaux étrangers dans les mariages en France a été relancée par certains députés. Jean-Christophe Fromantin, maire et qui célèbre donc des mariages dans sa ville, explique que "la salle des mariages, à la mairie, a une certaine solennité". "Je pense que dans l'intérêt des mariés, comme dans l'intérêt de la société, il faut préserver cette solennité." Pour les drapeaux ou encore les festivités, il y a, pour le maire de Neuilly-sur-Seine, d'autres endroits.

 

 

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