C’est l’un des grands gagnants du grand débat de mardi soir réunissant les onze candidats à la présidentielle. S’il n’a pas vraiment gagné en stature présidentielle, Philippe Poutou a énormément fait parler de lui en se montrant extrêmement offensif, notamment contre Marine Le Pen et François Fillon, empêtrés dans des affaires de soupçons d’emplois fictifs. Le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste a notamment reproché à son homologue Les Républicains de "se servir dans les caisses de l’État", provoquant l’indignation de ce dernier qui a même soufflé "je vais vous foutre un procès, vous". Une scène sur laquelle Philippe Poutou est revenu ce mercredi.
"Fillon ? Pas mal de gens attendaient ce moment"
"Je ne vais pas faire le malin. Ce serait bien qu’il n'y en ait pas. Je ne sais pas s’il a intérêt à ce qu’il y en ait un. C'est un débat, même s'il peut considérer que je dis les choses un peu trop brutalement. Je pense aussi que, du débat d’hier, il faut plus discuter du fond que de ces aspects", a-t-il déclaré sur Europe 1. Dès sa première intervention, le candidat d’extrême-gauche a clamé son intention de dénoncer "les politiciens corrompus", "dont certains se reconnaîtront sur ce plateau". "C’est des choses que l’on avait envie de dire parce qu’il y a pas mal de gens autour de moi qui attendaient ce moment. Le débat de TF1 avait été frustrant pour plein de gens, les affaires ne s’abordaient pas vraiment, juste par allusions", a-t-il expliqué.
Vers un rapprochement avec Nathalie Arthaud ?
Alors que Nathalie Arthaud et Philippe Poutou sont parfois catalogués comme idéologiquement proches, ils empruntent tous les deux un chemin différent, sur fond de divergences historiques entre Lutte Ouvrière et la Ligue Communiste Révolutionnaire (devenue le NPA). Une situation que Philippe Poutou comprend, même s’il n’écarte pas l’idée d’un rapprochement. "C’est le reflet du fait qu’il n’y a pas de relations entre les deux organisations, il n’y a même pas eu de discussions. Malheureusement, ça fait quarante ans que c’est comme ça. Ce n’est pas le scoop de cette année. C’est vrai qu’aujourd’hui il y a deux candidatures, et qu’il pourrait y avoir discussion entre nous pour qu’il y ait qu’une. Moi, je ne dis pas le contraire, mais on peut aussi discuter du doublon à l’extrême-droite, du doublon qu’il peut y avoir du côté des politiques libérales. Hamon/Mélenchon ça peut aussi être considéré comme du doublon. (…) Il faut aussi respecter les courants politiques, il y a une représentation politique, et c’est comme ça. Il y a une légitimé à ce que ces courant soient là, parce qu’en passant, on a eu les 500 parrainages", a-t-il expliqué.