Fin du numerus clausus, création de 4000 postes d'assistants médicaux... Emmanuel Macron présente ce mardi son plan Santé, dont les premières mesures ont déjà fuité.
Invité du Grand Matin Sud Radio, le professeur Philippe Juvin, député européen Les Républicains, ne s'est pas montré totalement convaincu par les premières annonces, notamment celle concernant les 4000 assistants médicaux.
"Les médecins croulent sous la paperasse et plutôt que de réduire cette charge, on va créer des assistants médicaux pour s'en occuper ? C'est absurde, on est dans le côté très com' de ce gouvernement" @philippejuvin réagit au #PlanSante #SudRadioMatin ➡ https://t.co/TWKR3RwLL9 pic.twitter.com/a82tract6k
— Sud Radio (@SudRadio) 18 septembre 2018
"On sait que les médecins libéraux croulent sous la charge administrative, ils ont une paperasse incroyable à remplir, qui représente une demi-journée par semaine, a-t-il expliqué. Et plutôt que de diminuer cette charge, on va créer des postes de gens qui vont s'en occuper. C'est absurde (...) Et 4000 pour toute la France, c'est 40 par départements. Vous croyez qu'avec ça, on va modifier le système de santé ? C'est une plaisanterie. Ce sont des gens qui feront le ménage, qui rempliront des papiers et qui, peut-être, prendront la tension... On dans dans le côté très com' de ce gouvernement."
Tout ça est inquiétant
S'il est favorable à une suppression du numerus clausus, Philippe Juvin aimerait avoir plus d'indications sur ce qui va le remplacer : "Aujourd'hui, l'idée serait de le remplacer par une sélection qui se ferait en fin de 2e ou 3e année de médecine. On remplacerait un an de marathon inhumain par trois ans de triathlon, qui serait tout aussi inhumain... S'il faut évidemment une sélection, nous sommes plusieurs à plaider pour un filtrage à l'entrée des études de médecine, suite au baccalauréat. Ça se fait dans un tas d'écoles, comme les écoles de commerce ou à Sciences Po. Mais avec un examen en fin de troisième année de médecine, je crains qu'on fasse perdre trois ans d'études aux élèves."
"Tout ça est inquiétant", a conclut Philippe Juvin, pour qui la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, est avant tout "une bonne communicante" : "C’est le quatrième plan depuis un an et demi. Beaucoup de plans pour pas grand-chose. Je souhaiterais qu’on passe à la vitesse supérieure."