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Manuel Valls s'en prend à Benoît Hamon et ses accusations de "trahison"

Par Jérémy Jeantet

"Quelle serait cette trahison qui consiste à refuser ce cynisme ambiant, où l'on signe des chèques en bois ?", s'interroge Manuel Valls, dans une tribune dans le Journal du Dimanche, en réponse aux attaques de Benoît Hamon.

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Le torchon brûle entre Benoît Hamon et Manuel Valls. Le finaliste de la primaire de la gauche, battu fin janvier, a annoncé qu'il ne parrainerait pas Benoît Hamon, en opposition totale avec son programme. S'il n'a pas encore franchi le rubicon et rejoint les rangs d'Emmanuel Macron, l'ancien Premier ministre n'en a pas moins reculé par rapport à l'engagement qui était le sien de soutenir le vainqueur de la primaire à laquelle il a participé.

Interrogé sur ce renoncement, Benoît Hamon a évoqué une "trahison de la parole donnée", ce à quoi Manuel Valls a tenu à répondre dans une tribune parue ce dimanche dans le JDD.

"Quelle ne fut pas mon incrédulité quand certaines, gardiens autoproclamés d'une pureté idéologique, ou d'autres, se revendiquant comme les seuls légataires de la gauche, ont voulu faire de cette cohérence une prétendue 'trahison'", s'offusque Manuel Valls, avant de poursuivre : "Quelle serait donc cette trahison qui consiste à réfuter ce cynisme ambiant où l'on promet tout et son contraire, où l'on signe des chèques en bois, où l'on fait comme si le monde autour de nous n'existait pas ? Quelle est donc cette trahison qui consiste à rester fidèle à ses idées et cohérent avec ses engagements ?"

L'ancien Premier ministre a critiqué le candidat socialiste, représentant, d'après lui, d'une gauche qui "organise la rupture avec l'ambition de présider aux destinées de notre pays". Il a répété ses désaccords programmatiques avec Benoît Hamon, comme "la sortie du nucléaire, l'abandon des règles et des interdits (la légalisation du cannabis, NDLR), le dénigrement de cette valeur qu'est le travail, par une fuite en avant avec le gonflement de notre dette, qui n'est que la promesse de hausses d'impôts".

Et surtout, sans jamais le citer, il a fait un pas de plus en direction d'Emmanuel Macron : "Les progressistes et les républicains ont un immense devoir : assumer leurs convictions et défendre cette position centrale, équilibrée, responsable, civique, la seule capable de rassembler les Français. Dans un monde incertain, instable, où la menace terroriste est prégnante, il faudra tenir le pays, se dépasser, oublier les vieux clivages."

Alors qu'à Bercy, ce dimanche, les allusions au Premier ministre ont provoqué les sifflets des spectateurs, Manuel Valls a un peu plus tracé la ligne de démarcation des deux gauches qu'il avait lui-même qualifié, il y a quelques mois, d'irréconciliables.

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