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Mali, Algérie, Russie, États-Unis... quel bilan pour la politique étrangère de Macron ?

Par Maxime Trouleau

À quelques semaines de la fin du quinquennat Macron, Isabelle Lasserre, rédactrice en chef des questions internationales au Figaro, fait le bilan mitigé de ces 5 années de politique étrangère.

Macron

Alors que la situation au Mali est tendue et que la question du rapatriement des troupes française se pose, vient l'heure du bilan de la politique internationale d'Emmanuel Macron. Isabelle Lasserre, rédactrice en chef des questions internationales au Figaro et auteur de "Macron le disrupteur, la politique étrangère d'un président antisystème" aux éditions de l’Observatoire, était notre invitée sud Sud Radio.

Isabelle Lasseree fait le bilan de ces 5 années Macron, marquées par de nombreux échecs mais aussi certaines victoires, glanées par ses coups et son opportunisme. Le tout avec une politique qui aura marqué son quinquennat à l'Élysée : celle du "en même temps".

"La politique étrangère d'Emmanuel Macron est plutôt bonne, reconnait-t-elle. Il a quand même ramené la France sur la scène internationale. Les idées françaises au sein de l'Europe sont de plus en plus partagées. Mais évidemment, il y a pleins de choses qui n'ont pas marché. Sa politique de tentative de rapprochement avec la Russie n'a pas marché, ses promesses au Liban n'ont pas été tenues, pour le Mali, on est dans une impasse, l'Algérie ça n'a pas marché".

"Sur certains dossiers, il n'a sans doute pas assez consulté"

Mais est-ce toujours la faute d'Emmanuel Macron ? "Sur certains dossiers, il n'a sans doute pas assez consulté ses partenaires, révèle notre invitée. Pour ce qui est de la Russie, il n'a sans doute pas perçu tout de suite à qui il avait à faire. Quand on s'adresse à Vladimir Poutine, il faut surtout utiliser la force car, sinon, le dialogue ne fonctionne pas".

"Mais, grosso modo, la vraie leçon de la politique étrangère de Macron est que la France apprend les limites de sa puissance. En 2022, la France, qui est une puissance moyenne, avec une influence beaucoup plus importante qu'elle ne devrait avoir eu égard à sa population, a atteint ses limites. Sur son économie, elle fait de plus en plus partie des pays du Sud alors qu'elle devrait, pour affirmer sa puissance, s'appuyer sur des bases beaucoup plus solides".

"Être disruptif et prôner le "en même temps", c'est la limite de Macron"

Ces échecs ne peuvent pas tous être pointés du doigt. Il a parfois agi seul. "Avec Donald Trump, il a tenté de lancer des initiatives avec lui, en essayant de l'influencer pour qu'il revienne sur l'accord sur le nucléaire iranien. Ça n'a pas marché mais ça a été le seul à le faire ! Qui prend ce genre d'initiatives en Europe ? Il fourmille d'initiatives, il a une idée à la minute, c'est un adepte des coups diplomatiques. Parfois ça marche comme au Rwanda, relativement en Europe avec Angela Merkel et puis parfois il butte sur les limites de la diplomatie européenne".

Être disruptif et prôner le "en même temps", c'est la limite d'Emmanuel Macron, analyse Isabelle Lasserre. "Il est disruptif dans la méthode, quand il parle à Donald Trump. Mais il ne l'est pas avec la Russie. C'est le prototype de la politique du "en même temps". Il fait exactement comme tous ses prédécesseurs en promettant un réchauffement des relations à son arrivée à l'Élysée mais à la fin du quinquennat, les relations sont très, très mauvaises. Il a toujours prôné le dialogue avec la Russie mais, en même temps, il a été inflexible sur les sanctions en étant beaucoup plus ferme qu'Angela Merkel qui, elle, a cédé à Vladimir Poutine sur le gazoduc Nord Stream 2".

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