Emmanuel Macron s'attaque à la pauvreté. Il veut lutter contre la pauvreté des enfants, mais pas un mot là-dessus hier soir, dans son intervention télévisée. Comme dans beaucoup d'autres domaines, c'est flou. Pour le PR, trop d'enfants pauvres font, en grandissant, des adultes pauvres.
Il veut donc prévenir la pauvreté plutôt que de la guérir. Facile à dire. Surtout, on fait comment alors que la France compte près de 9 millions de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 1015 euros par mois.
Il avance quelques pistes peu convaincantes, par exemple la nomination d'un délégué interministériel à la pauvreté, la belle affaire. À quoi va-t-il réellement servir ? Mystère. Aucun budget n'est prévu aujourd'hui à cet effet. Le délégué va coûter aux finances publiques sans pour autant apporter quoique ce soit. Depuis la nuit des temps, quand les gouvernements n'ont rien à proposer, ils nomment des délégués interministériels. Preuve que la pauvreté n'est pas une priorité : le RSA n'a pas augmenté d'un centime dans le budget 2018.
Si on veut réduire la pauvreté en France, il faut déjà que les parents trouvent du travail pour aider leurs enfants. Toutes catégories confondues, il y a quand même 7 millions de chômeurs en France. Un chiffre qu'on ne donne jamais, c'est tellement plus simple de ne pas parler de toutes les catégories mais seulement de la catégorie A... Mais il y a aussi les autres, les 2,3 millions de Français qui vivent avec 660 euros par mois. En dix ans, leur nombre a bondi de près de 70 %. Résultat, un enfant sur cinq est aujourd'hui considéré comme pauvre.
Si vous ajoutez l'arrivée incessante de gamins étrangers chassé de Syrie, d'Érythrée ou d'ailleurs, le problème est juste insoluble.
Écoutez l'édito de Christophe Bordet dans le Grand Matin Sud Radio