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Macron et les fainéants : "On ne peut pas réformer le pays en insultant les gens"

Par Benjamin Jeanjean

Invité de l’émission Le 10h-12h, l’ancien député socialiste Alexis Bachelay, membre du Bureau national du PS, regrette la formule controversée d’Emmanuel Macron prononcée depuis Athènes.

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"Je ne céderai rien ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes". Depuis Athènes, Emmanuel Macron a enclenché les prémisses d’une tragédie grecque comme la France les adore. Dans le collimateur des opposants au président de la République, l’expression "fainéants", que beaucoup ont interprété comme une insulte à ceux qui manifesteront contre la réforme du Code du travail ce mardi 12 septembre. Invité de l’émission Le 10h-12h sur Sud Radio, Alexis Bachelay, ancien député socialiste de 2012 à 2017 et aujourd’hui membre du Bureau national du PS, s’insurge contre cette sortie médiatique.

"Le Président et son équipe vont au devant de graves déboires"

"Il y a une formule qui dit que "la forme, c’est le fond qui remonte un petit peu". Derrière cette formule, il y a un message politique et je pense qu’on a le droit de ne pas être d’accord, ni avec la forme, et encore moins avec le fond. Sur la forme, je pense que les corrections multiples et les explications en cascade des porte-paroles d’En Marche! et des députés de la majorité montrent que le message n’est pas compris et que tout le monde se sent visé. Derrière, on essaye de nous expliquer qu’on parle des gouvernements depuis 20 ans. C’est un petit peu ridicule, parce que quelles que soient les critiques qu’on peut avoir sur Nicolas Sarkozy et François Hollande, on ne peut pas dire qu’ils n’aient rien fait. (…) Il y a un côté assez superficiel et provocateur de cette communication qui est mal comprise, mal perçue, et qui donne à penser qu’il y a une sorte d’arrogance qui devrait selon moi être rapidement corrigée, sinon le Président Macron et son équipe vont au devant de graves déboires. On ne peut pas réformer le pays en insultant les gens, en disant que tous les gens qui ne sont pas d’accord avec vous sont soit des fainéants, soit des extrémistes, etc.", assure-t-il.

"Oublions "l’effet fainéants" et intéressons-nous au fond"

Sans surprise, le ton est sensiblement différent du côté de Jérôme Dubus, candidat En Marche pour les prochaines élections sénatoriales et lui aussi invité du 10h-12h. "Ayons un peu de mémoire dans la vie politique française. Qui a, le premier, traité de fainéant un président de la République française ? C’était Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, qui avait dit de Jacques Chirac un 14 juillet qu’il s’occupait des clés comme Louis XVI à Versailles ! Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’il vaudrait mieux s’occuper du fond que de la forme. Qu’est-ce qui est en cause ? C’est la réforme du Code du travail. Il y a des gens qui vont manifester demain et la semaine prochaine contre cette réforme. Ils ont le droit de manifester. Ce ne sont pas des fainéants, il y a parfois des extrémistes, des cyniques, des gens de bonne foi, etc. (…) Néanmoins, cette réforme du Code du travail est une réforme majeure. Alors oublions "l’effet fainéants", intéressons-nous au fond et au fait que cette réforme va permettre enfin de mettre la France au rendez-vous des autres pays qui l’ont fait il y a dix, quinze ou vingt ans", préconise-t-il.

Retrouvez l’intégralité du débat d’actualités du 10h-12h de ce lundi 11 septembre 2017

 

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