Ode à Jeanne d'Arc, critique de l'immigration et de l'islamisation de la société. Le discours de Jean-Marie Le Pen ce lundi était somme toute très classique des discours historiques du Front national. Le patriarche, fondateur du FN, installé sur un tabouret, devant la statue de Jeanne d'Arc, place des Pyramides à Paris, a dû faire face à de nombreux problèmes techniques, qui ont donné lieu à de longues minutes d'attente, où Jean-Marie Le Pen a meublé, entre anecdotes personnelles, tentatives d'humour et brin de chansonnette.
Dans un registre beaucoup plus radical que sa fille, dédiabolisation oblige, Jean-Marie Le Pen a décliné les thèmes classiques du Front national, après une ode obligatoire à l'histoire de Jeanne d'Arc, qui s'est transformée en leçon particulière d'Histoire de France.
L'obsession de l'immigration était bien présente, comme à l'accoutumée, avec des chiffres hasardeux et des comparaisons douteuses, assimilant le traitement des immigrés à celui de l'ennemi anglais par Jeanne d'Arc.
"Le nationalisme, c'est l'amour de la Nation, comme le patriotisme est l'amour de la patrie", a lancé Jean-Marie Le Pen, comme à destination de sa fille, qui ne cesse de se revendiquer patriote, mais qui évite habilement tout vocabulaire nationaliste.
L'opposition entre Front national historique et Front national contemporain, en meeting à Villepinte à la mi-journée derrière sa candidate, était saisissant, même si les thèmes de prédilection restent similaires, à l'image de cette critique de "l'islamisation de la société qui est en cours".
Si Jean-Marie Le Pen n'a chanté et parlé que devant quelques centaines de personnes, ce lundi matin, plusieurs milliers de sympathisants sont massés à Villepinte, souhaitant la victoire de Marine Le Pen dimanche 7 mai. Deux publics qui glisseront le même bulletin dans l'urne.