C'est clair et net, la vitesse excessive est vraiment ancrée dans l'esprit et dans les habitudes des Français.
Dans cette étude, 76 % des automobilistes interrogés refusent la baisse de la vitesse de 90 à 80 km/h sur les départementales et les nationales.
Ils estiment que cette mesure est une taxe déguisée et donc inutile. Alors, il faut dire que dans le détail, les conducteurs revendiquent ne pas être très sages au volant, déjà, 54 % reconnaissent rouler à 100 ou 110 km/h alors que la vitesse est limité à 90, pire encore, 15 % reconnaissent circuler sur ces mêmes routes à 120 ou 130 km/h.
En fait, les excès de vitesse sont partout, 39 % roulent à 150 km sur les autoroutes au lieu de 130.
En ville, où il y a un millier de tués par an à cause d'une conduite dangereuse, un tiers des automobilistes roulent à plus de 65 km/h au lieu de 30 ou 50 selon les
quartiers.
Les automobilistes ne veulent donc pas de diminution de vitesse et ils ne respectent pas, pour beaucoup d'entre eux, les limitations actuelles selon cette étude…
Mais alors, que souhaitent-ils pour réduire les accidents de la route ?
Une majorité se prononce pour des sanctions plus lourdes contre le téléphone au volant et contre l'alcool.
64 % demandent la mise en place d'éthylotests anti-démarrage, par exemple.
Les Français veulent aussi des routes en meilleur état.
Au-delà de tout ça, les relations sur la route restent difficiles et même se détériorent de plus en plus entre automobilistes, piétons et deux-roues.
Beaucoup ne respectent pas le code de la route ou les autres usagers.
82 % des piétons reconnaissent traverser en dehors des passages protégés. 58 % revendiquent rouler sur les trottoirs avec leur vélo.
Bref, l'anarchie gagne du terrain et, en même temps, trois quarts des Français affirment se sentir de moins en moins en sécurité sur les routes. C'est tout le paradoxe.
Écoutez la chronique de Christophe Bordet dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard