Ce samedi, la manifestation de la France Insoumise a rassemblé plus de 30 000 personnes selon la préfecture, 150 000 selon les amis de Jean-Luc Mélenchon.
On va essayer de prendre un peu de recul. C'est un pari réussi pour certains, un échec pour d’autres.
Il y a ceux qui veulent nier toute représentativité à Jean-Luc Mélenchon et ceux qui veulent, au contraire, l’installer comme seule opposition à Emmanuel Macron pour offrir un boulevard au président de la République.
On peut dire qu’il a réussi à unir la gauche, à lui imposer son autorité.
Mais même s’il a réuni 100 000 manifestants, ça reste limité. C’est moins que la première manifestation de la CGT et surtout trop peu pour effrayer le gouvernement. C’est ce qui le pousse à prôner maintenant l’unité après avoir installé sa prééminence.
Les Français ont déjà acté que la loi Travail passera. Maintenant, il faut prendre date pour la suite. D’abord les autres réformes, surtout celle des retraites, et ensuite le moment où le mécontentement prendra le pas sur la lassitude.
À ce moment-là, Jean-Luc Mélenchon sera-t-il capable d’attirer plus qu’une gauche éclectique ? Son interview fleuve dans Marianne était une façon de tenter d’attirer au-delà de son public traditionnel, mais il y a toujours chez lui des excès qui viennent limiter ses capacités de rassemblement.
Le procès qui lui est fait est totalement ridicule. Il n’a pas comparé les nazis et le plan Juppé. Mais prétendre que c’est la rue qui a vaincu le nazisme, c’est une contre-vérité absolue et c’est oublier que si la rue a abattu une dictature, c’est bien la dictature soviétique.
Ce genre d’outrances effarouche une partie des Français, qui sont pourtant furieux contre le Macronisme et qui sont à la recherche de solutions alternatives. Ceux qui sont partisans d’une colère raisonnable et surtout non violente.
Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard