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L'édito politique de Thierry Guerrier - "Les Français sont pragmatiques et voient bien que la France rate des choses mais en réussi d’autres"

Dans votre édito politique, ce matin, vous revenez sur les hésitations de l’Élysée qui prépare les esprits à un 3 ème confinement, mais sans en avoir vraiment envie.

Dans votre édito politique, ce matin, vous revenez sur les hésitations de l’Élysée qui prépare les esprits à un 3 ème confinement, mais sans en avoir vraiment envie.

La mesure semble inéluctable. On est tout prêt de la décision et pourtant, Emmanuel Macron, jusqu’au bout, aura tout fait pour éviter le pire car pour le Président de la république, voir le pays ralentir à nouveau son économie, repousser encore l’échéance de la relance de l’activité à l’été, ça c’est vraiment "le" scénario le pire qu’il pouvait redouter. Le président sait mieux que quiconque que notre industrie de service (pas seulement l’hôtellerie et la restauration) est au bord de l’effondrement.

Il sait donc que ce nouveau confinement va l’obliger à maintenir les aides de l’État pour éviter (ou retarder) la catastrophe sociale annoncée (on ne l’imagine pas les suspendre avant la présidentielle de 2022). Tout ça va encore creuser la dette. Alors bien sûr, il y le plan de relance, l’emprunt européen, le prêt de la BCE mais la France ne pourra pas être la seule, indéfiniment, à vivre sous perfusion "d’argent magique". Ça le chef de l’état le sait, d’où sa volonté d’éviter le plus possible ce 3 ème confinement.

N’empêche qu’on y va à grands pas. Pourquoi, alors ?

Parce que le chef de l’état (et le gouvernement) ne peuvent pas faire la sourde oreille aux arguments du professeur Delfraissy qui a martelé ce week end les faits inquiétants, analysés par le conseil scientifique, qu’il préside. Jean-François Delfraissy a des formules choc : selon lui, on va non seulement vers une "nouvelle vague de contaminations au Covid 19 en mars, comme l’an dernier. Mais on risque surtout, avec les fameux variants (le sud-africain en particulier) de devoir faire face à "une 2 ème pandémie", en même temps, en parallèle, avec un virus plus virulent. On peut comprendre les craintes de l’Éxécutif, dont le premier sujet reste la protection sanitaire des français.

Le comble c’est que (pour l’instant), politiquement, Emmanuel Macron n’est pas tellement victime de cette situation

La côte de confiance du président a même repris 2 points, à 40% d’opinions favorables. C’est d’abord sans doute encore un effet de la mise en scène de son irritation, sa fameuse colère, après les débuts cafouilleux de la campagne de vaccination. Mais je crois aussi que les Français sont pragmatiques et voient bien que la France rate des choses, mais en réussi d’autres, que les variants ne sont pas le fait de l’Éxécutif et surtout que les oppositions (à part les plus radicales qui ne veulent ni masque, ni restriction aucune) ne proposent rien de très différent, et ne feraient pas forcément mieux.

De là à parler de "66 millions de procureurs", en évoquant jeudi les français qui critiquent systématiquement, il aurait pu éviter cette "sortie" non ?

C'est du macron tout craché. La petite pointe d’énervement et d’arrogance, quand il sent que les français n’ont pas encore décidé de lui présenter l’addition. Le pire ennemi d’Emmanuel Macron, c’est souvent Emmanuel Macron lui-même.

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