La formation politique est en effet soupçonnée d’avoir fictivement rémunéré des assistants d’eurodéputés alors étiquetés "Front National" entre 2009 et 2017. En huit ans, le Parlement européen estime ainsi avoir versé 7 millions d’euros à ces assistants parlementaires "fantômes".
Dès l’annonce de la sanction, Marine Le Pen, présidente du parti incriminé, a réagi. Dans sa lettre ouverte, elle met en cause la neutralité des juges qu'elle accuse d'être d'extrême-gauche et dénonce un "coup de force prétendument juridique ou judiciaire" visant "la disparition du principal parti d’opposition par la privation de ses moyens d’existence".
Pour cause, la décision judiciaire annule le versement de près de la moitié de l’aide publique accordée au Rassemblement National ; versement initialement prévu ce lundi 9 juillet, dans le cadre du financement public des partis politiques - principale voie de financement de ces derniers. Or, d’après sa présidente, la survie du parti dépend de la réception de cette indemnité, ce qui explique l’appel au don lancé sous le nom "Alerte Démocratie" par ses dirigeants.
La sanction financière, qualifiée d’ "assassinat politique" par Marine Le Pen, s’inscrit dans une longue enquête judiciaire ayant entraîné la mise en examen de l’eurodéputé RN Nicolas Bay, du garde du corps de Marine Le Pen, Thierry Légier, ainsi que deux autres assistants parlementaires.