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Le Plan Pauvreté d’Emmanuel Macron est-il suffisant ?

Par La Rédaction

Le Plan Pauvreté, initialement prévu pour avril, puis annoncé pour juillet et finalement reporté au dernier moment, va être présenté par le président de la République ce jeudi 13 septembre, depuis le Musée de l’homme, place du Trocadéro à Paris. Que contient cette stratégie de lutte contre la pauvreté annoncée par le gouvernement le 17 octobre 2017, Journée mondiale du refus de la misère ? Sera-t-elle suffisante pour enrayer la progression de la pauvreté dans un pays où, selon l’Insee, 14% de la population (9 millions de Français) vit sous le seuil de pauvreté (1.026 euros par mois) ? Pour Olivier Faure, premier secrétaire du PS invité de Sud Radio ce matin, ce Plan Pauvreté n'en est pas un.

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Après les affaires de l’été, qui ont fortement entaché l’image d’Emmanuel Macron et fait chuter vertigineusement sa popularité, le président de la République joue gros avec la présentation du Plan Pauvreté, très attendu. En France, neuf millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté (selon l’Insee, en 2016), les acteurs de ce secteur espèrent donc des mesures concrètes pour mettre un terme à cette progression de la pauvreté, observée depuis 2008, une misère qui revêt un caractère irréversible, selon l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes).

En juillet, Emmanuel Macron avait assuré devant le Congrès que pour “sortir” les plus démunis de cette situation, le gouvernement “ne se contentera pas de proposer une politique de redistribution classique, mais une politique d’investissement et d’accompagnement social”. Le chef de l’État, qui doit présenter ce matin les mesures phares de ce grand plan de lutte contre la misère, est donc très attendu. « Il va chercher à expliquer qu'il est aussi celui qui n’a pas laissé dans le gouffre ceux qui sont dans la grande pauvreté, mais il crée des pauvres, souligne Olivier Faure. Sur les APL, il crée des pauvres. Quand vous avez des emplois aidés qui cherchaient à ramener sur le terrain de l'emploi des gens qui en étaient très éloignés, quand vous les supprimez, vous envoyez en réalité ces gens vivre simplement de revenus de l'assistance. Ils n'ont pas la possibilité de sortir de leur condition. »

Avec ces mesures, le gouvernement entend prévenir tout autant que remédier. Ainsi, l’exécutif souhaite miser sur la prévention, et ce dès le plus jeune âge, ainsi que dans l’accompagnement vers l’emploi. Une mesure devrait viser en particulier les jeunes “décrocheurs” du système scolaire, avec une obligation de formation pour les mineurs jusqu’à 18 ans, en partenariat avec les missions locales. Toujours en matière de prévention, des petits-déjeuners devraient être instaurés dans les écoles prioritaires et les crèches accueillant des enfants défavorisés devraient recevoir un bonus financier. « Tout le monde le suivra, sauf que ça ne se fait pas depuis des années. Il y a depuis des années une difficulté à ce qu'on appelle d'une manière très impropre les trappes à pauvreté, explique le Premier secrétaire du PS. Le sentiment que c'est très difficile de faire revenir les gens qui s'éloignent progressivement de l'emploi. On va voir quelles sont les mesures d'accompagnement proposées. Là aussi les associations qui sont les principaux vecteurs de réinsertions sont aussi les premières victimes de la politique conduite par Emmanuel Macron. »

L'exécutif devrait également homogénéiser les minimas sociaux, en s’appuyant notamment sur deux rapports parlementaires remis au Premier ministre la semaine dernière. Un calcul plus homogène des minimas sociaux devrait permettre que soient mieux pris en compte les revenus réels des allocataires. Concernant le RSA, qui ne sera pas forcément revalorisé, il se pourrait qu’il soit attribué contre des heures de bénévolat. « Je ne suis pas pour le conditionnement et je ne suis pas pour qu'on finisse par transformer le RSA en salariés bénévoles, fait savoir Olivier Faure. Il y a un problème de création d'emploi, un problème de formation, d'accompagnement effectivement. La politique conduite devait être celle de la flexi-sécurité, elle est celle de la flexi sécurité sans la sécurité. Nous n'avons pas les moyens d'accompagner ces gens. Nous, nous voulons avoir un revenu de base qui est une façon d'avoir un filet de sécurité. »

Enfin, la CMU (couverture maladie universelle) devrait être étendue à plusieurs millions de Français et les jeunes de l’aide sociale à l’enfance (ASE) ne devraient plus être laissés pour compte dès leur majorité, mais bénéficier d’un accompagnement réel jusqu’à leur insertion effective dans la société. « Je saluerai tout ce qui va dans le bon sens, assure le Socialiste. On parle de 8 milliards sur 4 ans. 62 centimes pour les hommes et les femmes qui sont en situation de grande pauvreté. Quand on voit ce que fait ce gouvernement qui a réduit les APL, qui supprime les emplois aidés, c'est le gouvernement qui mène une politique qui est très en faveur des riches. On parle aussi de 7 à 10 milliards par an en cadeaux fiscaux aux plus grandes fortunes de ce pays. 600 millions par individu rien qu'avec la Flat Tax. Vous vous rendez bien compte que quelque chose ne colle pas : 2 poids, 2 mesures, les miettes pour les uns et le gâteau pour d'autres. C'est ça la réalité de la politique menée par Emmanuel Macron. »

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