Le gouvernement regarde des sondages qui montrent le mécontentement de certaines catégories, en particulier les retraités qui s'inquiètent pour leur pouvoir d'achat. Mais ce qui est également pris en compte, c'est la perception partagée avec les partenaires sociaux, qui ne sont pas toujours d'ailleurs du camp du gouvernement.
Les Français peuvent certes être mécontents de subir des réformes mais sont conscients que les efforts demandés le seront pour une large part de la population et répartis de manière assez égale. Ce que l'on appelle "l'acceptabilité", une notion très importante lorsque l'on fait des réformes d'ampleur. Ce socle permet au gouvernement de lancer de nombreuses réformes en même temps et qui ont pour point commun de défaire les statuts privilégiés et cela, les Français le veulent et le demandent.
Le gouvernement miserait donc sur de faibles résistances, y compris pour la réforme de la SNCF. Si 'on prend cette dernière, il n'y a effectivement pas de soutien du grand public. Beaucoup l'ont d'ailleurs compris. La preuve : lorsque l'on écoute le responsable de la France insoumise, il proteste déjà contre le fait que le gouvernement dresse les cheminots et les Français les uns contre les autres. C'est un signe ! Au Sénat, même méthode : ça bloque avec Gérard Larcher sur la réforme de la constitution avec la baisse du nombre de parlementaires, alors on brandit la menace du référendum et l'Élysée dit "On verra si les Français seront d'accord pour maintenir le même nombre de députés et de sénateurs".
Tout cela indique une chose : d'abord, que le rythme des chantiers passe à la vitesse supérieure, mais également que le ton se durcit. Avec un risque pour le gouvernement : entre détermination et intransigeance, le chemin se rétrécit. Comme on le dit dans un film célèbre : "jusqu'ici tout va bien !".
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