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Le curé Daniel Duigou s’explique après son appel à voter Emmanuel Macron 

Par Benjamin Rieth

L'église Saint-Merry est première paroisse à avoir lancé cet appel durant l’entre-deux tour. Dimanche, le curé Daniel Duigou lira, lors de la messe, le texte demandant de voter Emmanuel Macron pour faire barrage au Front national. 

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Jusqu’ici, seuls les évêques de France s’étaient exprimés à l’issue du premier tour sans donner de consigne de vote particulières et refusant de prendre parti "pour l’un ou l’autre candidat". Mais dans la paroisse de Saint-Merry, située dans le IVe arrondissement parisien, déjà connue pour son ouverture envers les homosexuels, les mal-logés et les migrants, le curé Daniel Duigou et sa paroisse ont, eux, décidé de s’engager. "Être chrétien ce n’est pas se taire, ce n’est pas regarder, au bord de la route, les voitures passer. C’est parler, prendre la parole s’engager, voter et faire un choix", a affirmé Daniel Duigou, invité de la matinale de Sud Radio, samedi matin.

Une situation plus grave qu'en 2002

S’il reconnaît que "le boulot des évêques, c’est d’assurer l’unité", lui s’inquiète "du glissement progressif" vers la droite "des cathos, comme de l’ensemble de l’électorat français". "On n’est pas dans la même situation qu’en 2002. En 2002, la plupart des cathos allait voter Chirac contre Le Pen. Aujourd’hui ce n’est plus le cas", a déploré Daniel Duigou. "On a une situation qui est nouvelle, or le Front national n’a pas changé", a-t-il poursuivi, "le vote du FN, c’est le vote du mensonge, c’est le vote du repli identitaire, c’est l’exclusion des immigrés, l’isolement de la France hors de l’Europe. On considère que la situation est suffisamment grave pour qu’on ne reste pas muet".

Daniel Duigou appelle ainsi les fidèles à prendre le temps de "réfléchir" dans une société "qui va de plus en plus vite", où "le flux de l’information est de plus en plus rapide". "On constate qu’il y a une montée des peurs. Or, quand on a peur, on ne réfléchit plus. On cherche à se défendre, on monte des murs un peu partout. On veut fermer les frontières. Or ce n’est pas ça voter. Ce n’est pas ça le politique. Le politique, c’est aussi prendre le temps de réfléchir", a réagi le curé qui lance un avertissement : "On est dans une situation très dangereuse. C’est l’avenir de la France et l’avenir de l’Europe" qui sont en jeu. 

Ce curé - qui dit n’avoir rien à voir avec "Sens Commun, La Manif pour tous, ou le Parti Chrétien-démocrate" de Christine Boutin - veut défendre les valeurs de sa paroisse de Saint-Merry. "À Saint Merry […] le premier credo c’est la liberté. Je ne suis pas sûr, qu’avec le Front national,  il y aurait la liberté de penser en France, notamment au niveau de la culture en général"

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