Figure emblématique de la gauche française ces dernières années, Christiane Taubira est toujours une voix qui porte dans cette partie du spectre politique, malgré sa démission du poste de ministre de la Justice, poste qu’elle a occupé de 2012 à 2016. Interrogé par le journal Le Monde, la Guyanaise s’est ainsi livrée sur l’état de la gauche actuelle et sur les racines de ses problèmes.
Victoires électorales, mais défaites politiques et culturelles
"C’est vrai que, sur le quinquennat, la parole politique n’a pas réhabilité l’engagement à gauche, elle est restée dans la tendance lourde qui consiste, soi-disant au nom du pragmatisme, à ne pas assumer ses valeurs. Cela avait déjà été le cas à la fin de la législature Jospin. Pendant les deux quinquennats de la droite, entre 2002 et 2012, alors que la gauche a remporté des victoires électorales, elle a accumulé les défaites politiques et culturelles", a-t-elle notamment déclaré.
La droitisation de la gauche, une erreur selon Christiane Taubira
Pour la grande architecte de la loi sur le Mariage pour tous, la gauche est dans l’erreur lorsqu’elle cherche à droitiser son discours. "(La gauche) a fait l’erreur de croire qu’elle gagnait les élections intermédiaires parce qu’elle atténuait son discours. Depuis 2012, j’ai entendu à chaque échec électoral des dirigeants de gauche expliquer que si les Français voulaient plus de gauche, ils auraient voté pour les communistes. Sauf que la politique n’est pas une arithmétique : ne pas assumer l’identité de la gauche a été la cause de la sanction", a-t-elle indiqué.