Il défraie la chronique depuis son arrivée à la présidence des Républicains. Dernier "coup d'éclat" en date de Laurent Wauquiez, le limogeage de Virginie Calmels, numéro 2 du parti, jugée pas assez solidaire de la ligne imposée par le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Invité du Grand Matin Sud Radio, Fabrice Veysseyre-Redon, journaliste, est l'auteur d'un livre intitulé Laurent Wauquiez, l'impétueux (éd. Mareuil).
"C’est un personnage mystérieux, a-t-il indiqué. D’ailleurs, avec l’éditeur, on s’est interrogé sur le titre. Au départ, on était parti sur cette idée de mystère. On l’a abandonnée parce que l’objectif du livre est précisément de donner des réponses sur comment fonctionne le bonhomme, pas d’entretenir le mystère."
Souvent présenté comme opportuniste, pouvant changer de position et d'idées en fonction de l'opinion, Laurent Wauquiez est plutôt constant ces dernières années, selon Fabrice Veysseyre-Redon : "Est-ce que Laurent Wauquiez change autant de position que ça ? Depuis quelques années, c’est moins vrai. C’est d’ailleurs ce qui lui a été reproché. Il a choisi un cap sur les questions régaliennes, sur l’immigration, l’assistanat, et il tient son cap contre vents et marées, quitte à réduire son socle à droite."
Dans ce livre qui revient sur les origines du personnage Wauquiez, le journaliste évoque notamment ses relations avec les grandes figures de la droite, que ce soit Nicolas Sarkozy ou François Fillon : "Il a été déçu par François Fillon alors qu’il en a été assez proche. Pour une raison, c’est que Fillon n’est pas allé jusqu’au bout. Wauquiez ne voulait pas d’un accord, d’une UMP bicéphale avec Jean-François Copé. Laurent Wauquiez aurait pu avoir une plus grande histoire avec François Fillon, c’est finalement avec Nicolas Sarkozy qu’elle s’est écrite."
Une relation, d'ailleurs, souvent tumultueuse : "C’est plein d’histoires entre eux. C’est presque un rapport entre un père et son fils. Leur relation est une curiosité. On prête à Nicolas Sarkozy beaucoup d’intentions de meurtre à l’égard de Laurent Wauquiez, mais on voit bien qu’ils se retrouvent très régulièrement. Ils se chamaillent, se cherchent, se reniflent. Et le jeune s’inspire de l’aîné, c’est incontestable."
Et s'il bénéficie encore de peu de crédit dans l'opinion, le chef de file des Républicains n'en garde pas moins un objectif en tête, l'élection présidentielle de 2022 : "Il semble d’une détermination sans faille. Il s’est donné 4 ans pour atteindre 2022. Il semble ne vouloir rien lâcher. Il est dans une logique très clivante pour l’instant. On voit bien son durcissement à droite, dans une intention très claire, ramener à lui cet électorat radical qui a quitté l’UMP de Nicolas Sarkozy pour aller avec le FN. Il semble déterminé. La route est encore longue. Il a deux ans pour asseoir son socle, peut-être même un peu moins et, derrière, rassembler."
Écoutez l'interview de Fabrice Veysseyre-Redon, invité du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard