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"La piétonnisation des berges de Seine, une question de santé publique"

Par Benjamin Jeanjean

Au lendemain de la décision du tribunal administratif de Paris d’annuler la piétonnisation des voies sur berges à Paris, David Belliard, co-président du groupe EELV au Conseil de Paris, et Franck-Olivier Torro, co-président de l’Association Respire, étaient les invités de l’émission Seul Contre Tous animée par Philippe David.

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Et le brûlant débat de la place de la voiture à Paris ressurgit soudainement. En annulant la piétonnisation des voies sur berges faute d’études d’impact satisfaisantes, le tribunal administratif a réjoui les opposants politiques de la maire de la ville Anne Hidalgo, qui en a fait l’un de ses projets emblématiques. Si la décision a rapidement fait l’objet d’un appel de la part de la mairie, elle n’en demeure pas moins préjudiciable pour tous les habitants selon David Belliard, co-président du groupe EELV au Conseil de Paris.

"Quand on diminue la place de la voiture, le nombre de voitures diminue"

"Les voies sur berges et leur piétonnisation, c’est une avancée majeure pour la qualité de vie des gens. Il suffit de regarder les photos sur les réseaux sociaux. Avant, vous aviez une autoroute urbaine avec des tonnes de voitures qui passaient dessus, maintenant vous avez des gens qui pique-niquent, qui font du roller ou vélo, bref qui se sont réappropriés l’espace. Et puis c’est aussi une question de santé publique ! Quand vous diminuez la place de la voiture et la circulation, vous améliorez la qualité de l’air. Nous sommes en pic de pollution aujourd’hui, et pour lutter contre cela il faut diminuer la circulation automobile, première source de pollution en particules fines à Paris", assure-t-il au micro de Seul Contre Tous sur Sud Radio, l’émission animée par Philippe David. "La voiture occupe aujourd’hui énormément d’espace public, et nous essayons de réduire cette place pour deux raisons. La première, c’est de développer de nouvelles alternatives de transport (vélo, marche à pied, transports en commun). Ensuite, on s’aperçoit que lorsqu’on diminue la place de la voiture, le nombre de voitures diminue. C’est exactement ce que nous sommes en train d’observer, avec une diminution de 5% de la circulation automobile à Paris depuis janvier...", ajoute-t-il.

"Le préfet Michel Delpuech est un fanatique de la voiture !"

Même son de cloche du côté de Franck-Olivier Torro, co-président de l’association Respire. "Fermer les voies sur berges à la circulation était une très bonne nouvelle, sauf pour les automobilistes bien sûr mais nous pensons qu’ils n’ont plus grand-chose à faire dans la capitale (à part ceux qui livrent). Plus on ferme d’axes de circulation, moins il y a de voitures, et moins il y a de pollution, fort logiquement", clame-t-il avant de tacler le préfet de Paris Michel Delpuech, en partie responsable selon lui de l’encombrement des pistes cyclables parisiennes par les véhicules à quatre roues. "Le problème des camions de livraison ou des voitures qui se garent sur les pistes cyclables, ce n’est pas de la compétence de la mairie de Paris mais de la préfecture de police. Or, on sait que Michel Delpuech, appelé Michel Bagnole sur les réseaux sociaux, est un fanatique de la voiture, qu’il considère comme étant l’avenir ! Forcément, quand on a affaire à des gens comme ça ancrés dans le passé, on a du mal à avancer", déplore-t-il.

"Nous faisons tout simplement ce pourquoi les gens nous ont élu"

Alors que cette décision de justice se base sur une étude d’impact insuffisante selon le tribunal, David Belliard n’est pas d’accord avec les motivations de la cour. "C’est une interprétation complètement contestable et qui sera contesté en appel par la mairie de Paris. Le tribunal administratif dit grosso modo qu’il n’y a pas eu assez d’études d’impact et de débats. Pourtant, la première fois qu’on a parlé de la piétonnisation des berges de Seine, c’était à la fin des années 1980 ! En 2014, lors des élections municipales, il y a eu un débat majeur et l’élection de 2014 a engendré une majorité socialiste, communiste et écologiste dans cette ville. Nous faisons tout simplement ce pourquoi les gens nous ont élu ! Ce n’est pas qu’une question administrative et juridique, c’est aussi une question politique. Le gouvernement dit aujourd’hui qu’il veut lutter pour la qualité de l’air, eh bien il doit décider de libérer définitivement les berges de Seine (puisque c’est une voie nationale), comme cela se fait dans toutes les métropoles internationales !", déclare-t-il.

De son côté, Franck-Olivier Torro ne se montre pas tendre avec la droite parisienne et francilienne, forcément aux anges ce jeudi. "Ce rapport est également contesté par la droite parisienne et par la région de Valérie Pécresse qui, pour pallier aux problèmes de congestion, construit des routes ! Or, on sait aujourd’hui que c’est absolument ce qu’il ne faut pas faire ! Ils ont décidé de mettre 250 millions d’euros pour construire des routes en Île-de-France, c’est une connerie", lance-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’émission Seul Contre Tous sur Sud Radio

 

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