Les eurodéputés ont voté mercredi en faveur du déclenchement de l’article 7 des traités européens pour sanctionner le régime de Viktor Orban qui n’applique pas un bon État de droit. Le Parlement européen a ainsi dénoncé la menace «systémique» contre les valeurs de l'Union Européenne en Hongrie. La procédure dite de l'article 7 est le mécanisme le plus radical visant à sanctionner un État membre qui menace ou viole gravement les valeurs fondamentales de l’Union, dont la démocratie, l’État de droit ou le respect des minorités.
Viktor Orban, Premier ministre hongrois réélu en 2014 était présent dans l’hémicycle à Strasbourg et s’est défendu pendant sept minutes :« Le rapport que vous avez devant vous insulte la Hongrie, insulte l'honneur de la nation hongroise (...) Nous ne céderons pas au chantage des forces qui soutiennent les migrants contre la Hongrie. La Hongrie défendra ses frontières et elle défendra ses droits - y compris contre vous, s’il le faut » . Et il a continué en accusant l’Union européenne de se livrer à un «chantage » et a estimé que l’assemblée de Strasbourg, avant même de l’entendre, avait décidé « de condamner un pays et un peuple.
Le premier ministre hongrois n’a trouvé quasiment aucun soutien, y compris dans son propre camp. Seuls les élus d’extrême droite et anti européens sont montés au créneau pour le défendre comme le Français du Rassemblement national Nicolas Bay, qui l’a félicité de s’incarner en défenseur de l’anti mondialisme et les Italiens de Forza Italia ainsi qu'une partie du Parti populaire espagnol.
Côté français, Au sein de la délégation française des Républicains, les voix étaient partagée comme le relate Olivier Faure, député de Seine-et-Marne et Président du groupe socialiste au micro de Patrick Roger: "Quand on adhère à l’Union Européenne, on adhère à des valeurs. On ne fait pas son marché dans l’Union Européenne en prenant le meilleur et ensuite se dispenser de tout devoir par rapport à celle-ci. Donc c’est une bonne chose. Et, je regrette que sur cette condamnation seule la gauche soit unanime et que la droite se soit beaucoup divisée comme Nadine Morano qui a soutenu Viktor Orban". Finalement, la majorité des deux tiers nécessaires dans ce vote a été largement atteinte avec 448 pour, 197 contre et 48 abstentions (sur 693 votants).