On a pu remarquer l'absence de ce sujet de la démographie lors de l'Assemblée générale de l'Onu. On y a pourtant parlé d'aide au développement, de climat, des armes nucléaires mais à aucun moment de la démographie, qui va pourtant être le grand sujet du siècle à venir et va bouleverser les équilibres.
C'est d'ailleurs déjà le cas, les choses ont commencé et il est temps de prendre la mesure de l'enjeu. Dans son numéro de septembre consacré aux populations et sociétés, l'Institut national des études démographiques présente l'état le plus récent des projections de population à l'échelle de la planète. Dans le scénario moyen, cela donne les chiffres suivants : en 2017, le monde compte 7,5 milliards d'habitants. En 2050, il en comptera 9,8 milliards. D'ici là, le continent européen aura vu sa population diminuer de 745 à 736 millions d'habitants. Le continent américain restera à peu près stable en passant de 1 à 1,2 milliard. L'Asie gagnera quasiment 1 milliard d'habitants, passant de 4,5 à 5,2 milliards d'habitants. Quant à l'Afrique, elle verra sa population plus que doubler, passant de 1,25 milliard à 2,6 milliards d'habitants, sa population étant appelée à doubler d'ici à la fin du siècle.
Quelles conséquences sur la géopolitique par exemple ? Pour une fois, les chiffres disent tout ou presque. Bien entendu, les perspectives sont toujours sujettes à caution, nul démographe n'aurait pu par exemple prévoir le "baby boom" de l'après-guerre, mais tout de même. À l'horizon 2050, les tendances mondiales sont lourdes et sauf accident majeur, l'inertie démographique ne devrait pas nous éloigner de ces chiffres. Tous les équilibres du monde vont donc être bouleversés et les conséquences du réchauffement climatique, des crises politiques, économiques, financières ou autres doivent être mesurées à l'aune de ce bouleversement démographique. Alors que les mouvement migratoires semblent déjà incontrôlables, imaginez ce que pourrait avoir d'explosif dans l'avenir la situation dans laquelle un Occident vieillissant serait confronté à une jeunesse innombrable en âge de travailler et de s'installer dans la vie, mais qui n'y trouverait que la misère, l'insécurité, la maladie ou la guerre.
On assisterait alors au grand retour des frontières et des nations. Ce qui a d'ailleurs déjà commencé, nous l'avons vu en Europe en 2015. La fin du communautarisme sera sans doute aussi à l'ordre du jour mais cela ne suffira pas. Les nations assiégées finiront, si l'on ne fait rien, dans le nationalisme et les murs seront absolument impuissants pour arrêter la vague...
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