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L.Giscard d'Estaing : "les français porteront un jugement sévère"

Par Mathilde Régis

Dans le bras de fer engagé entre le gouvernement et la CGT à propos de la Loi Travail, à chacun ses responsabilités. C'est ce qu'a estimé ce matin Louis Giscard d'Estaing, invité de Territoire d'Infos sur Public Sénat et Sud Radio.

Le vice-président de l'UDI a réagi sur les blocages de contestation de la Loi Travail par la CGT, qu'il considère comme une "prise d'otage de l'économie à l'impact très préjudiciable" : "Il faut savoir ce que l'on souhaite pour l'économie française. J'entends le discours de la CGT en disant qu'ils cherchent à améliorer les conditions des salariés en France. Non, en bloquant l'économie, ils vont améliorer la condition des salariés en dehors de France. Je crois que les Français porteront un jugement très sévère sur cette période, parce qu'une centrale syndicale qui bloque l'économie est en réalité une façon de contribuer à la hausse du chômage et non à la baisse".

L'impact de l'image avant l'Euro

Les blocages proviendraient selon lui de questions de surenchères à l'intérieur des organisations syndicales, qui créent également un très mauvais impact en terme d'images, notamment à l'international : "il faut se rendre compte que les autres pays d'Europe et du monde nous observent. Les images diffusent l'idée que l'Euro puisse s'organiser alors qu'il n'y aurait pas suffisamment d'essences dans les stations-services." Le maire et conseiller régional UDI explique sur Territoire d'infos qu'il ne sera pas possible de sortir de la situation actuelle sans un certain nombre de principes : "le premier est qu'un syndicat n'est pas là pour bloquer l'économie d'un pays. D'autant plus s'il le fait aux noms d'entreprises dans lequel le problème n'est pas celui du chômage. À la SNCF, RATP et EDF, ce sont des problèmes d'autres natures. Je crois qu'il faut respecter le fait que notre économie est en situation de crise et que nous avons un taux chômage qui est le plus élevé de nos voisins européens".

Le gouvernement peut-il trouver une issue à cette situation ?

Louis Giscard d'Estaing n'est pas plus tendre à l'égard du gouvernement qui a "eux tout faux dans cette affaire" et qui devrait, en tant qu'exécutif, tenir un rôle pour débloquer la situation et créer les conditions du dialogue social : "je ne mésestime pas le rôle qui revient au gouvernement sur ce terrain-là. Il s'est mis dans une situation extrêmement compliquée avec cette loi travail". Un texte dans lequel "des éléments intéressants" étaient présents en premier lieu selon l'élu UDI, mais qui a finalement été "détricoté" pour ne plus apporter une vraie réponse, tant au niveau du patronat que des syndicats : "une nasse s'est refermée sur le gouvernement qui s'est enferré dans ce texte au bout de quatre années du mandat de François Hollande. Il y a aussi une vraie réflexion sur la capacité politique de ce gouvernement et du président de la République à trouver une issue".

À gauche : "une situation totale de cacophonie"

Louis Giscard d'Estaing explique avoir quitté les rangs de l'UMP pour rejoindre l'UDI de Jean-Louis Borloo, notamment pour des raisons de cohérence. Selon lui, l'opposition parlementaire qui s'est organisée pour voter une motion de censure de droite contre la loi Travail a joué "un rôle normal, elle l'a démontré avec une forme de modération et de responsabilité". Le gouvernement serait le seul responsable à s'être mis dans cette situation par un ensemble de facteurs, comme l'éclatement d'Europe Écologie les Verts et la présence de frondeurs : "Manifestement, c'est un ensemble de facteurs au sein de la gauche qui est arrivée à une situation de totale cacophonie, entre des organisations syndicales qui sont à la gauche du gouvernement. Je voudrais aussi souligner le rôle que joue Emmanuel Macron dans tout ça. On ne peut pas être à la fois ministre de l'Économie, chercher à lancer un nouveau mouvement et mettre un peu de l'huile sur le feu dans une période où il faudrait au contraire apaiser les choses". Une façon de sortir de la situation devrait selon l'élu s'inspirer de ce que l'ancien leader FO, André Bergeron, appelait le "grain à moudre": "Ce fameux grain à moudre cher à André Bergeron est toujours utile dans une négociation. Il avait cette expression pour dire qu'il fallait permettre aux organisations syndicales de trouver leur compte. Je pense que c'est une façon, pour tout le monde, de sortir de cette situation".Regardez l'interview de Louis Giscard d'Estaing, vice-président de l'UDI, conseil régional d'Auvergne Rhône Alpes et maire de Chamalières, invité de l'émission Territoires d'Infos sur Sud Radio et Public Sénat

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