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Gilles Platret (LR) : "L'union des droites est un fantasme agité par l'extrême-droite"

Par Benjamin Jeanjean

Porte-parole des Républicains et maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret était l'invité politique du Grand Matin Sud Radio ce lundi. Union des droites, loi Asile-Immigration et politique étrangère étaient notamment au programme.

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"Nous n’avons aucune accointance idéologique avec Marion Maréchal-Le Pen". Interrogé sur la tentation d’une union des droites dans le cadre des prochaines élections européennes et municipales, Gilles Platret, porte-parole des Républicains, s’est voulu clair et net : pas d’alliance possible. Et quand on lui rétorque que la base électorale et les élus locaux des Républicains pensent sans doute différemment de leur direction nationale, la réponse ne se fait pas attendre. "J’attends que les élus locaux fassent des listes d’union, ils vont bientôt en avoir l’occasion avec les municipales ! Mais vous verrez qu’il y en aura très peu ! Cette union des droites est un fantasme agité par les milieux d’extrême-droite pour essayer de nous déstabiliser. Ce serait notre mort électorale. Les choses ont été dites notamment concernant M. Mariani, dont on a découvert qu’il était instrumentalisé par Mme Le Pen puisqu’il a avoué l’avoir rencontrée peu de temps avant de prôner l’union des droites. On a le droit d’avoir un débat, on n’est pas chez les staliniens aux Républicains. Mais il y a des lignes à ne pas franchir. À partir du moment où vous êtes sur une liste commune avec des gens d’extrême-droite, vous quittez notre formation politique !", avertit-il ce matin sur Sud Radio.

Celui qui est également maire de Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire) s’est aussi exprimé sur la loi Asile Immigration, votée en première lecture par l’Assemblée nationale ce week-end. Une loi que n’a pas voté le groupe parlementaire LR, alors même que le Front national en a voté une mesure spécifique. "Le Front national mène sa vie. On n’a pas l’habitude – même si on nous en fait le reproche – de regarder systématiquement ce qu’il s’y passe pour nous positionner. On remarque qu’il y a eu des assouplissements sur la question du délit de solidarité. On vote une loi qui veut durcir (dit-on au gouvernement) les conditions d’accession au droit d’asile, mais dans le même temps on autorise des mouvements de passeurs ! On dit qu’ils seront sanctionnés s’ils sont rétribués, mais comment fera-t-on la différence puisqu’on a considérablement élargi le champ de la tolérance vis-à-vis de ceux qui aident les migrants à passer la frontière ?", assure-t-il.

"L’islam doit faire son ménage et épurer les textes trop violents"

Gilles Platret est également revenu sur la tribune lancée ce week-end par plusieurs dizaines de personnalités pour dénoncer l’antisémitisme latent en France, un cri d’alarme qu’il assure comprendre. "Cette tribune fait référence à des départs massifs de familles juives d’Île-de-France. Ces familles ne se sentent plus en sécurité. Sans avoir été signataire, je comprends complètement les dénonciations affichées dans cette tribune. On nous assure qu’il y aurait une baisse du nombre d’actes antisémites, mais c’est masquer la réalité que la violence de ces actes augmente d’années en années. Les familles juives ont peur aujourd’hui, et ça ce n’est pas normal dans la République française", clame-t-il avant de dénoncer le clientélisme électorale dans certains territoires.

"J’ai encore entendu hier M. Poutou nier l’évidence, et je me dis qu’il y a sans doute des stratégies électorales, maniées d’ailleurs par d’autres groupes que l’extrême-gauche (rappelons-nous de M. Hollande lors de la présidentielle de 2012). Je pense que le clientélisme a une vertu électorale de court terme, mais qu’il pose problème sur le long terme. Nous devons être intransigeants sur ce phénomène. L’antisémitisme n’est pas uniquement le fait des musulmans radicalisés, mais il augmente dans le pays, tout comme l’islam. Toute la question est de savoir qui décide dans l’islam, qui doit faire son ménage et épurer les textes quand ils sont trop violents", affirme-t-il.

"Macron aime bien quand ça brille, le tapis rouge lui va bien"

Enfin, le porte-parole des Républicains s’est montré plus que sceptique sur la visite d’Emmanuel Macron à Washington et sur sa capacité à faire bouger les lignes sur le plan international. "Malgré tout ce qu’on en dit, M. Macron a-t-il les moyens d’infléchir la position de M. Trump sur certains sujets ? Il y a une semaine, au moment de l’affaire syrienne, j’ai vu un président français qui a suivi les Américains en-dehors d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Je l’ai entendu hier attaquer M. Poutine. Je n’ai aucune sympathie pour le président russe, mais traditionnellement, le rôle de la France était plutôt de jouer une position d’équilibre entre nos alliés américains et les Russes, dont on ne peut pas faire le procès permanent et avec qui on doit aussi dialoguer. (…) Trump se sert de Macron pour trouver une respectabilité sur la scène internationale. Ça sert les intérêts de M. Macron, qui aime bien quand ça brille ! Le tapis rouge, ça lui va bien. Il va bientôt tenir l’ancienne clé de la Bastille, que La Fayette avait offert à Washington, et ça, ça lui plaît ! Mais est-ce qu’il y aura des résultats concrets, et est-ce que c’est dans l’intérêt de la France ?", se demande-t-il.

Réécoutez en podcast l’interview de Gilles Platret dans le Grand Matin Sud Radio

 

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