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Gilles Le Gendre (LREM) : "La dette de la SNCF ne se traduira pas par de nouveaux impôts"

Par Benjamin Jeanjean

Député de Paris, vice-président et porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Gilles Le Gendre était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce mercredi. Il assure notamment que la reprise en main d’une partie de la dette de la SNCF par l’État ne se traduira pas par de nouveaux impôts.

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"Édouard Philippe ne reprend pas en main le dossier car il ne l’avait jamais perdu. Élisabeth Borne et le Premier ministre, c’est pareil !". À l’heure d’évoquer le changement d’interlocuteur gouvernemental désiré et obtenu par l’intersyndicale de la SNCF, Gilles Le Gendre reste droit dans ses bottes. Le député (LREM) de Paris estime même que ce changement était logique au vu de l’avancée du projet. "Nous sommes à la fin d’une première étape et au début d’une deuxième. La première, c’était de définir le cadre dans lequel la nouvelle SNCF allait devoir exercer son métier. Nous avons négocié avec les syndicats et voté une loi définissant ce cadre sur la concurrence, la fin du statut de cheminot pour les nouveaux entrants et l’organisation de l’entreprise. Maintenant s’ouvre une deuxième étape qui va permettre à la SNCF d’écrire son Histoire : que voulons-nous faire, quel service rendre aux Français et dans quelles conditions ?", déclare-t-il sur Sud Radio ce matin.

Alors que les syndicats ne l’entendent pas forcément de cette oreille, le député parisien en profite pour mettre la pression à ces derniers. "Je suis ravi si les syndicats voient ça d’une façon différente et si ça leur permet de reprendre le travail. Cette grève est aujourd’hui incompréhensible aux yeux des Français, elle empoisonne leur existence. Il faut peut-être entendre raison maintenant. Si les syndicats saisissent l’invitation du Premier ministre pas seulement pour aller le voir mais aussi mettre fin à la grève, ce serait une très bonne nouvelle", ajoute-t-il avant de se défendre de toute stigmatisation. "Nous n’avons jamais stigmatisé les cheminots. Jamais nous n’avons dit que les cheminots étaient responsables de la dette. Ce que nous avons dit, c’est que la SNCF est dans une posture intenable qui ne peut plus durer. Il faut la réformer pour ses clients, les voyageurs, qui sont de moins en moins satisfaits de la qualité du service, des prix, de la ponctualité et de la sécurité", affirme-t-il.

"La dette ? Il est normal qu’on enlève à la SNCF le lest qui l’handicape"

Enfin, Gilles Le Gendre s’est également exprimé sur l’épineuse question de la dette de la SNCF, dont l’avenir reste encore assez flou. "L’État s’est engagé reprendre une partie de la dette, il reste à voir les modalités et le montant. Dès lors que l’entreprise est organisée pour prendre un nouvel élan, il est normal qu’on lui enlève le lest qui l’handicape aujourd’hui. Cette dette devient évidemment une dette du contribuable, mais elle ne se traduira pas par de nouveaux impôts. Le Premier ministre l’a dit de façon très claire", rappelle-t-il.

Alors que Laurent Wauquiez a déclaré dans les colonnes du Figaro qu’Emmanuel Macron ne comprenait pas les inquiétudes des Français, Gilles Le Gendre a renvoyé le président des Républicains dans les cordes. "Il devrait se méfier de ces paroles définitives, elles ne lui valent que très très peu de soutiens, y compris dans son propre camp. Nous avons une conscience aiguë des difficultés des Français. Les réformes que nous faisons, c’est précisément pour y remédier. Dans tous les domaines, nous héritons d’une situation qui ne va pas (et cela ne date pas du précédent gouvernement ou de celui d’avant) : quand les Ehpad n’ont pas d’infirmières, quand le logement ne fonctionne pas, quand les transports sont des galères, quand la France décroche dans tous les classements internationaux d’éducation, quand les hôpitaux sont à bout de souffle, etc. Notre responsabilité, c’est de réformer, et de réformer en profondeur. C’est facile de dire qu’on va créer 500 000 emplois jeunes ! On dépense de l’argent public et on sait que ça ne durera que quelques années ou quelques mois !", s’exclame-t-il.

"La France, le seul interlocuteur que reconnaissent véritablement les États-Unis"

Autre grand sujet d’actualité politique : la visite d’État d’Emmanuel Macron aux États-Unis pour discuter avec Donald Trump. Un séjour dont il est compliqué de savoir s’il aboutira sur quelque chose, selon Gilles Le Gendre. "Il est difficile d’arracher un pronostic sur ce qu’il va se passer, c’est le caractère un peu imprévisible du président américain. La force du président de la République est d’avoir su d’emblée nourrir une relation avec ce partenaire difficile, un peu éruptif, et d’être à peu près le seul dirigeant mondial à avoir su construire cette relation. Ce n’est pas de la connivence et de la complicité, il y a des divergences sur des plans extrêmement importants (climat, nucléaire iranien, commerce, multilatéralisme, etc.). Aurons-nous des résultats sensibles à l’issue de ce voyage ? Peut-être pas, mais ce voyage permettra d’avancer", indique-t-il.

Pas question pour lui en tout cas de qualifier Emmanuel Macron de Président vassal et soumis à la volonté de Donald Trump, et ce même si ce dernier a publiquement et violemment affiché son opposition à l’accord iranien, point de désaccord entre les deux hommes. "La France est aujourd’hui le seul interlocuteur que reconnaissent véritablement les États-Unis. Ça ne veut évidemment pas dire que nous sommes d’accord sur tout. Nous avons d’ailleurs une divergence majeure sur ce qui fait la marque de fabrique du président Macron à l’international, à savoir la défense du multilatéralisme pour régler les grands problèmes de la planète, alors que le président Trump manifeste de nombreuses preuve de défiance vis-à-vis de ce multilatéralisme. Toute la stratégie d’Emmanuel Macron est d’essayer de rapprocher ces points de vue", maintient Gilles Le Gendre.

Fermeté assumée face au risque de "frondeurs" LREM

Enfin, celui qui est aussi vice-président et porte-parole du groupe parlementaire LREM à l’Assemblée nationale a réagi à la discipline de fer imposée par la majorité à ses députés, notamment sur la loi Asile Immigration. "Nous n’avons jamais dit que la majorité pourrait voter contre un ministre ou un projet. Il y a d’ailleurs un règlement intérieur de notre groupe parlementaire sur cette question. Nous avons débattu pendant deux mois, ardemment, pendant des jours et des jours, pour rapprocher les points de vue sur cette loi Asile Immigration qui ne faisait pas l’unanimité. Nous avons obtenu des compromis entre nous, des compromis avec le gouvernement qui font que le texte est à l’arrivée sensiblement différent de ce qu’il était au départ", se défend-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Gilles Le Gendre dans le Grand Matin Sud Radio

 

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