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Gilles Le Gendre : "Je ne vois pas du tout un effacement du Premier ministre"

Par Jérémy Jeantet

Pour le député Gilles Le Gendre, invité de Territoires d'Infos sur Sud Radio et Public Sénat, le Congrès qui sera tenu par Emmanuel Macron à Versailles le 3 juillet, la veille du discours de politique générale d'Édouard Philippe, ne diminue pas le poids de la parole du Premier ministre.

La date du Congrès à Versailles, où Emmanuel Macron s'exprimera devant l'ensemble des parlementaires, a été confirmée. Il aura lieu le 3 juillet, soit la veille du discours de politique générale d'Édouard Philippe à l'Assemblée nationale. Pour beaucoup d'observateurs, le président de la République coupe l'herbe sur le pied de son Premier ministre, le cantonnant à un rôle de répétiteur, ce que n'a pas manqué de critiquer l'opposition depuis mercredi soir.

Sur le plateau de Territoires d'Infos, sur Sud Radio et Public Sénat, Gilles Le Gendre, député REM, a marqué son désaccord avec cette analyse, évoquant une juste répartition des rôles : "Je ne vois pas du tout un effacement du Premier ministre. Chacun est à sa place. Le président de la République a décidé de réunir le Congrès pour s’adresser à l’ensemble de la représentation parlementaire, pour cadrer de façon stratégique ce début de quinquennat. Et le lendemain, le Premier ministre fera son discours de politique générale pour rentrer dans les détails."

"La commission des Finances sera présidée par un membre de l'opposition"

Pas de problème, non plus, avec l'opposition, assure-t-il, malgré le tollé provoqué mercredi par la nomination, pour la questure, de Thierry Solère, à un poste que convoitait également Éric Ciotti et qui est généralement réservé à un membre de l'opposition. "La droite est extrêmement divisée, elle est en train d'exploser, a expliqué Gilles Le Gendre. Ça ne nous regarde pas. Nous devons tracer notre route. Nous respecterons toujours l'opposition. La commission des Finances sera présidée par un membre de l'opposition, Richard Ferrand l'a redit dans l'hémicycle hier. Et nous ne prendrons pas part au vote, nous, membres REM de la commission des finances. Ce n'est pas à nous de choisir, c'est à l'opposition de se déterminer."

Le choix des ordonnances n'a pas été fait pour aller vite

Interrogé sur le rôle laissé au Parlement, notamment au vu de la réforme du code du travail qui se fera par ordonnances, Gilles Le Gendre a assuré que les députés et les sénateurs auraient leur mot à dire. "Nous allons discuter dans quelques jours d'une loi d'habilitation qui sera extrêmement précise sur les ordonnances, a rappelé celui qui a battu Nathalie Kosciusko-Morizet dans la 2e circonscription de Paris lors des élections législatives. Les députés vont pouvoir, éventuellement, réorienter les choses."

"La règle du déficit n'est pas négociable"

"Le choix des ordonnances n'a pas été fait pour aller vite, comme on le dit souvent, a-t-il également voulu corriger. Ce choix a été fait pour que la loi soit fabriquée par l'exécutif, avec les partenaires sociaux, parce qu'à la fin, ce sont ces derniers qui auront la charge de la mettre en musique. Il y a une vraie cohérence et je pense que les partenaires sociaux apprécient."

Ce jeudi, le résultat de l'audit de la Cour des comptes sur les finances de l'État est également particulièrement attendu, pour avoir une idée précise du trou dans les caisses qu'il sera nécessaire de combler. "La règle du déficit n'est pas négociable", a prévenu Gilles Le Gendre, en écho aux déclarations de Bruno Le Maire, ministre de l'Économie en début de semaine. Mais, alors qu'Emmanuel Macron s'est engagé pendant la campagne à ne pas augmenter les impôts, faudra-t-il revenir sur des promesses, emblématiques, du candidat Macron ?

"Le gouvernement va prendre les décisions qui s’imposent dans les règles scrupuleuses de rigueur budgétaire, de bonne gestion, mais je ne crois pas que la solution ira dans la direction qui consiste à revenir ouvertement sur des promesses de campagne", a rétorqué Gilles Le Gendre, sans s'avancer à donner des pistes sur la manière dont l'exécutif pourrait combler les quelques milliards manquants.

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