Depuis jeudi dernier, il a été pris deux fois la main dans le sac des "fakes news". Pourtant, malgré les évidences, le numéro 2 du Front national continue d’affirmer qu’il n’a pas relayé de fausses informations.
Interrogé par le présentateur d’Europe 1 sur la capture d’écran de supposés échanges par SMS de membres du mouvement En marche lors de la venue de Marine Le Pen à Reims, Florian Philippot a cherché à se dédouaner. "Oui enfin… Non, mais si vous faites allusion à la manifestation de Reims, le problème n’est pas d’avoir relayé un texto dont tout le monde pensait qu’il était vrai", a-t-il réagi au micro d’Europe 1. Et quand Thomas Sotto lui précise qu’il s’agit d’un "faux tweet", le responsable du FN ajoute "Oui, enfin tout le monde pensait qu’il était vrai au départ, le problème c’est cette manifestation extrêmement violente".
Une explication M.Macron ? #Reims pic.twitter.com/YlWbjBQhuA
— Florian Philippot (@f_philippot) 5 mai 2017
Ces SMS appelant à "tuer Marine Le Pen" et à "détruire son image" sont en réalité le fruit d’un photomontage, très vite démonté par les internautes. L’heure affichée sur la capture d’écran ne correspond pas ainsi au modèle utilisé sur les iPhones.
#MacronLeaks, "comptes offshore", fausses accusations contre C8...
Sans se démonter au micro d’Europe 1, Florian Philippot assume donc clairement le partage de cette fausse information. Il assume aussi d’avoir partagé sur Twitter, seulement vingt minutes avant la période de réserve, un message sur les "MacronLeaks", cette fuite de documents massive issue d’un piratage des membres du mouvement En Marche. "Ah bah ça, je n’en sais rien, ça le Macron leaks… Le Macron leaks, je pense que c’est quelque chose… Si monsieur Macron s’estime diffamé ou je ne sais quoi, il saisit la justice et c’est tout à fait son droit mais on ne peut pas balayer d’un coup tout cela", a commenté le numéro 2 du FN.
Les #Macronleaks apprendront-ils des choses que le journalisme d'investigation a délibérément tues ? Effrayant ce naufrage démocratique.
— Florian Philippot (@f_philippot) 5 mai 2017
Là encore, le bras droit de Marine Le Pen semble faire fi de toutes précautions sur l’authenticité de ces informations alors que de nombreux analystes ont mis en garde contre l’introduction de faux documents au milieu des gigaoctets de données révélées.
Ces deux exemples sont les deux derniers d’une longue liste de fausses informations relayés par le responsable du Front national. Florian Philippot n’a ainsi pas hésité à reprendre les rumeurs de "comptes offshore" d’Emmanuel Macron, les accusations de trucages d’un reportage sur le FN contre C8, ou encore une vidéo censée mettre en lumière le soutien de France Télévision au candidat d’En Marche. Des messages toujours visibles sur les réseaux sociaux.