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Fabien Roussel : "Les frontières sont utiles avec un virus comme celui-là"

Par La Rédaction

Fabien Roussel, député du Nord et secrétaire national du PCF, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Benjamin Glaise le 22 décembre 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Fabien Roussel interviewé par Benjamin Glaise sur Sud Radio le 22 décembre 2020 à 7h40.

"On a déjà assez à faire avec le virus classique"

Le Royaume-Uni est placé en quarantaine forcée avec la suspension des liaisons internationales vers plusieurs pays dans le monde à la suite de la découverte d'une nouvelle souche, plus virulente, de Covid-19. "Tant que l’on n’en sait pas plus, et par mesure de précaution, je suis plutôt favorable à ce que l’on se protège", réagit Fabien Roussel. L’élu, plutôt favorable à un maintien de la fermeture des liaisons, rappelle qu’on a "déjà assez à faire" avec le virus classique et que la souche britannique est, selon les premières analyses, plus virulente.

"Je sais les désagréments que ça provoque", ajoute le député du Nord qui tient à souligner que son département est touché par cette fermeture des frontières. "L’usine Toyota est obligée de fermer quelques jours plus tôt parce qu’elle a du mal à se réapprovisionner en pièces en provenance de Grande-Bretagne", rapporte-t-il. Il ne manque pas d’avoir une pensée pour "nos ressortissants" bloqués au Royaume-Uni et qui "auraient aimé revenir passer les fêtes en famille". "J’aimerais qu’on puisse leur trouver des solutions, que l’Ambassade de France les accompagne" alors que les tests PCR, désormais nécessaires pour pouvoir sortir du territoire britannique, coûtent "entre 200 et 400 livres".

"Faisons tout pour qu’il n’entre pas en France, de manière stricte"

Aucun test négatif n’est exigé de manière systématique aux frontières françaises, un fait régulièrement critiqué par la droite et l’extrême-droite. "On voit bien qu’avec un virus comme celui-là, les frontières sont utiles pour mettre des limites à partir desquelles on doit effectuer des contrôles", affirme Fabien Roussel.
"Il y a des pays qui ont fait le choix d’éradiquer le virus, de le supprimer, alors que nous, nous limitons sa circulation et nous devrions apprendre à vivre avec", note-t-il. Dans ces pays, "il y a quelques clusters qui apparaissent mais de suite ils mettent une chape de plomb autour" avec des confinements durs de quartiers, voire de villes entières. Quand un virus dangereux et mutant arrive "faisons tout pour qu’il n’entre pas en France, de manière stricte", recommande Fabien Roussel.

Cette nouvelle souche pourrait néanmoins être déjà en train de circuler sur le territoire français, de l’aveu du ministre de la Santé, Olivier Véran, bien que cela n’a pas été confirmé par les médecins. Certains jugent donc qu’il faut resserrer la vis avant Noël pour éviter que cette souche se propage. "Il y a déjà une mesure à mettre en œuvre aujourd’hui", souligne le secrétaire national du PCF. "Dans la politique du tester, isoler, protéger, dès qu’une personne est testée positive, il y en a entre 10.000 à 15.000 par jour en ce moment, chaque personne testée positive doit être suivie par une équipe médicale, qu’on puisse leur proposer un hébergement, qu’on puisse s’assurer qu’ils restent bien isolés, que l’on puisse enquêter sur l’origine du virus", propose-t-il.

"Traquer ce virus"

"C’est très très cher en moyens humains", concède le député qui souligne néanmoins le taux de chômage et le nombre de jeunes à la recherche de travail qui explosent. Il faudrait, selon lui, "embaucher 50.000, 60.000 personnes" afin de "traquer ce virus" et de permettre un isolement des personnes infectées. Toutefois, il refuse l’idée d’une confinement "coercitif", y préférant un système plus souple : "en allant les voir tous les jours" afin de "s’assurer qu’ils restent chez eux et qu’ils s’isolent".

Le Premier ministre, Jean Castex a déposé un projet de loi "instituant un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires", ce qui ne manque pas de faire réagir les réseaux sociaux. "Je n’en sais pas plus que vous, si ce n’est que ça vient de sortir", concède le député communiste. "J’espère quand même qu’il va y avoir un petit peu de démocratie dans ce pays, que tout ne sortira pas du Conseil de défense auquel on n’a pas accès".

"Il ne faut pas croire que le vaccin va tout régler, le vaccin ne suffit pas"

"Ce que j’aimerais bien savoir, c’est en connaître beaucoup plus sur les vaccins qui vont être mis sur le marché", confie Fabien Roussel qui explique qu’il n’y a "qu’une seule étude" sur ces vaccins "dont on a connaissance". Le Vidal, document de référence des médecins, a fait "une étude de cette étude", souligne le député. "Ce qu’il en ressort, c’est qu’une fois que nous avons été vaccinés, le vaccin est efficace, il faut le dire, il faut se faire vacciner, mais nous ne savons pas tout non plus du niveau d’efficacité du vaccin dans sa transmission. Il apparaît que même quand on est vaccinés, nous pourrions être asymptomatiques et transmettre le virus", rapporte le secrétaire national du Parti communiste.

Pour l'élu, il faudrait alors "conserver les gestes barrière" ce qui signifie qu’on ne pourrait de toute manière pas réellement sortir du confinement. "Il y a une vraie politique de traque du virus qu’il faut mettre en place", appelle-t-il. "Il ne faut pas croire que le vaccin va tout régler, le vaccin ne suffit pas"ajoute Fabien Roussel qui observe "un fléau qui touche l’humanité entière". Il déplore "des laboratoires pharmaceutiques obnubilés par l’argent, par les profits qu’ils vont faire sur ce vaccin, au lieu de se mettre en commun, de travailler ensemble au service de l’humanité", déplore le député.

 

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