"Une décision antijuive". C'est en ces termes que la ministre de la Justice israélienne a qualifié la décision de l'Union Européenne d'imposer l'étiquetage des produits originaires des colonies israéliennes dans les territoires occupés. L'UE "devrait avoir honte", a ajouté le Premier ministre Benjamin Netanyahou.Invité de l'émission Territoires d'Infos sur Sud Radio et Public Sénat, Julien Dray a lui aussi critiqué cette mesure, estimant que "le rôle de l'Union européenne, comme de notre pays, est de remettre tout le monde autour d'une table et d'ouvrir des négociations, pas d'attiser les conflits".
"Pas forcément le geste qu'on attend de l'UE"
"Cette proposition (...) risque d'avoir des effets pervers, a poursuivi le vice-président du conseil régional d'Ile-de-France. C'est de radicaliser la population israélienne et de faire que l'UE, au lieu d'être un médiateur qui rapproche les points de vue, va se retrouver, pour Israël, comme partie prenante au conflit, pour les droits du peuple palestinien, au détriment des israéliens. Ce n'est pas la bonne solution, ce n'est pas forcément le geste qu'on attend de l'UE." D'autant que, selon Julien Dray, l'efficacité économique de cette mesure est "dérisoire" : "Les produits concernés, c'est moins de 1 % des exportations israéliennes. C'est une pénalisation qui est inutile, mais ça ne remet pas en cause le fait que le Gouvernement israélien porte une responsabilité sur la radicalisation dans les territoires, parce qu'il n'ouvre pas de perspectives de négociations et qu'il s'est, lui-aussi, enfermé dans un repli sur soi."