En 2010, Alexandre Benalla se présente au siège du PS après quelques expériences auprès d’artistes ou dans des festivals. Il rêve alors de travailler dans la sécurité politique, se souvient Éric Plumer : "Il était d’une motivation extrême. C’était quelqu’un de travailleur, de performant. Par contre, c’est certain que plusieurs fois, il a fallu le freiner dans ses ardeurs verbales."
Un incident avait brouillé Alexandre Benalla et Éric Plumer en 2012. Le cabinet d’Arnaud Montebourg au ministère de l’Économie avait recruté le jeune homme, mais Eric Plumer considérait qu’il n’était pas encore prêt pour ça. Et de fait, en 2012, Benalla tente un délit de fuite alors qu’il conduit le ministre...
"Du coup, on était très fâchés entre 2012 et fin 2017. C’est lui qui m’a rappelé d’ailleurs, alors que j’avais été très dur avec lui pendant plusieurs années, lorsqu’il a su mon licenciement. Il s’inquiétait pour moi, c’est un homme de cœur", explique l'ancien M. sécurité du PS, qui s'avoue également surpris par les images du 1er mai : "Je pensais qu’il avait mûri, il a quand même géré la présidentielle de M. Macron. Et là, j’ai retrouvé Alexandre dans une réaction primaire."
Pourtant, il n’est pas étonné par la confiance accordée par le chef de l’État : "Lorsqu’on travaille avec quelqu’un en permanence, on vit pratiquement ensemble. Donc il y a un attachement personnel, presque sentimental."
La commission d’enquête cherche à savoir si Alexandre Benalla a joué un rôle de protection personnelle du président, car en principe, cette fonction revient à des policiers ou à des gendarmes.
Propos recueillis par Félix Mathieu