Le nouveau garde des Sceaux a été chahuté par les députés et les sénateurs. "On ne juge pas des hommes sur des a priori, vous me jugerez sur ce que j’ai fait quand je l’aurai fait", a notamment déclaré Éric Dupond-Moretti.
Le même homme de conviction ou non
Antoine Savignat, député LR du Val d’Oise, a interpellé le nouveau garde des Sceaux. "Je voulais qu’il précise devant l’Assemblée Nationale si toutes les déclarations qu’il avait pu faire par le passé, sur la justice, les changements nécessaires, les besoins, allaient être maintenant mis en œuvre en sa qualité de garde des Sceaux. Je partage cette lecture des carences de notre système judiciaire avec Éric Dupond-Moretti, et les grands axes de réforme qu’il souhaite faire sont plutôt les bons. Mais j’avais une petite inquiétude vu qu’il avait dit que jamais il ne serait garde des Sceaux. Or il a accepté de le devenir."
"Il avait dit qu’il n’avalerait jamais de couleuvres, or il a retiré la plainte déposée la semaine dernière pour l’atteinte à sa vie privée et au secret professionnel dans l’histoire des fadettes, souligne le député LR du Val d’Oise. Je voulais que l’on sache si nous avions le même homme de conviction en face de nous." Le ténor du barreau lui a-t-il finalement répondu ? "Je n’ai pas eu de réponse, car il a été chahuté par une grande partie de l’hémicycle."
En politique, le couperet tombe
Pourquoi ce chahut subi par le successeur de Nicole Belloubet ? "Quand il prend la parole, il se met à régner un silence de mort dans l’hémicycle, explique Antoine Savignat. J’ai dit à mon voisin « tu as vu comment il impose le respect ? » Il n'y a pas un bruit alors qu'il y a toujours un bruit de fond. C'était vraiment surprenant. C’est au moment où il explique que cette interview au cours de laquelle il indiquait qu'il refuserait de devenir garde des Sceaux datait de dix à quinze ans que l’hémicycle se met à le chahuter. Elle n’avait pas dix à quinze ans, mais deux. La question lui était posée de son entrée au gouvernement d’Emmanuel Macron. À partir du moment où il fait le choix d'asséner une contre -vérité à l'Assemblée, effectivement, il s'est fait chahuter. »
Finalement, en politique, c’est peut-être encore plus difficile que dans les palais de justice ? "L’audience du tribunal est quelque chose d’extrêmement policé : il plaide, il est écouté, dans le silence par tout le monde, constate le député LR. La décision intervient après. En politique, le couperet tombe immédiatement, il n’y a pas le droit à l’erreur. Je déplore qu’il n’ait pas pu répondre, mais je ne doute pas qu’il va très vite s’adapter à cet exercice, et que nous aurons droit à des réponses dans les semaines à venir."
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