Alors que le Conseil d'État a émis ce mercredi des propositions qui pourraient à l'avenir encadrer juridiquement la PMA pour les couples féminins, Emmanuelle Ménard a rappelé qu'elle était opposée à cette mesure, en raison de "l'intérêt supérieur de l'enfant" qui est "mis à mal", selon elle.
"Le droit de l'enfant, c'est de connaître son père et sa mère"
Invitée ce jeudi du petit-déjeuner politique au micro de Philippe Verdier et Michaël Darmon, la députée de l'Hérault a en effet exprimé ses réserves quant aux termes juridiques d'une éventuelle légalisation de la PMA pour les couples de femmes. "Le Conseil n'a pas tout à fait dit qu'il était favorable, il a dit que ce n'était pas à lui de se prononcer, mais effectivement il y a une ouverture", a-t-elle d'abord reconnu. "Le Conseil reconnaît la différence entre les couples homosexuels et hétérosexuels, c'est déjà une bonne chose parce que l'on arrête de parler d'égalité totale. Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est que le Conseil d'État dit qu'il ne voit pas forcément que l'intérêt supérieur de l'enfant pourrait être mis à mal quand il est élevé par des couples homosexuels", a-t-elle ajouté. "Ça me paraît problématique comme position parce qu'il dit, en même temps, qu'il (Le Conseil) ne reconnaît pas le droit à l'enfant. Ça me paraît antagoniste comme position, c'est un peu le 'en même temps' d'Emmanuel Macron :d'une part, on dit qu'il n'y a pas de droit à l'enfant mais d'autre part, on ne reconnaît pas l'intérêt supérieur de l'enfant. C'est un peu compliqué à tenir mais ce sera aux parlementaires de décider", a-t-elle poursuivi.
"Je suis contre parce que je pense qu'il faut examiner cette mesure en fonction du droit de l'enfant et non pas en fonction du droit à l'enfant. Et le droit de l'enfant, c'est de connaître son père et sa mère. La PMA pour les couples de femmes, ou les femmes seules, si la loi l'autorisait, ce serait mettre sciemment dans la loi, écrire dans le marbre, que l'enfant peut naître sans connaître son père", a-t-elle encore insisté.
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