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Donald et l’hystérie mondiale

On parle énormément du nouveau président américain dans les médias. Une crise d'hystérie mondiale, qui ne va pas s'arranger avec la nomination d'un nouveau juge à la Cour suprême des États-unis.

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Oyez, oyez ! Ce soir, le Donald va dévoiler son choix pour la Cour Suprême. Cela fait un an que le fauteuil de l'honorable Antonin Scalia, arraché prématurément à l'affection des siens à l'âge de 84 ans, est vacant. Et il urge de le remplacer ! Ce sont des nominations à vie à la Cour Suprême, pas de petits mandats présidentiels de quatre ou cinq ans. Ce ne sont pas des retraites dorées sur tranche pour ancien Premier ministre, comme Fabius et Jospin au Conseil constitutionnel. Ce ne sont pas des contrats précaires d'attaché parlementaire. Juge à la Cour Suprême, c'est le saint des saints, c'est pour toujours. Antonin Scalia a tenu 30 ans, il a été nommé par Reagan, a vu passer les Bush père et fils, Clinton -une autre PME familiale- et  a succombé sous le deuxième mandat d'Obama.

C'était un véritable original, un originaliste, une sorte de wahhabite du droit. Partisan d'une interprétation littérale de la constitution américaine, il voulait appliquer la constitution telle que l'avaient imaginés les pères fondateurs au XVIII em siècle. Donc, pas question d'empêcher les gamins d'acheter des jeux vidéo ultra-violent ou leurs parents de transformer le garage en armurerie. Pas question de se priver de pendre un condamné à mort, au prétexte fallacieux qu'il aurait moins de 15 ans. En revanche, il était, selon lui, tout à fait interdit de proférer des obscénités. Bref, Scalia était une sorte de génie du droit et en même temps, un redoutable réac, en France, il aurait été collé au mur du Syndicat de la magistrature, envoyé en exil dans une cour de province et traité comme un pestiféré au café du palais.

Évidemment, Trump va nommer, pour lui succéder, un juge considéré comme très très conservateur. Je vous épargne la liste des candidats, elle est dans tous les journaux américains du jour. Je vous épargne aussi les cris d'orfraies, que ce choix évident va provoquer. Les ligues de vertu féministes vont nous expliquer qu'en basculant à droite la Cour Suprême risque de remettre en cause la liberté mondiale, le droit à l'avortement, les privilèges des minorités, etc. La Cour Suprême est l'arbitre du bien et du mal. Elle tranche les grandes questions de la société américaine, même si elle n'épuise pas le débat, cela impose une sorte d'armistice. Et les juges sont un pouvoir en soit. Donald Trump en aura peut-être trois à remplacer, puisqu'ils donnent des signes de faiblesse et que l'on surveille leur santé, comme on surveillait jadis celle des Souverains pontifes. Donc l'enjeu est réel.

Trump va bien arrimer l'institution à droite, au désespoir des progressistes et pour la plus grande satisfaction de tous ceux qui l'ont élu. En tout cas, une grande part de ceux qui l'ont élu, les défenseurs des droits du fétus, de la tradition, de la peine de mort pour les criminels et de toutes sortes d'intérêts financiers puissant. Quoi que fasse Trump, cela va faire scandale. Et c'est en réalité ce qui est vraiment fascinant. C'est la trumpetisation des esprits, qui durent depuis au moins un an. L'hystérie planétaire que provoque le désormais président, qui fait de la Maison Blanche un décors de télé-réalité. On n'arrive pas à y croire. On se pince. On couine. On rit jaune. Mais on reste scotché à l'écran. Et les Américains ont choisi un type de droite, qui nomme un juge de droite, cela n'a guère d'intérêt, mais tout le monde en parle et ce sera dans les titres de l'actualité. Si l'on veut bien laisser une petite place après les affaires Fillon.

Au fait, que se passe-t-il en Syrie ? Que devient la bataille de Mossoul ? Quoi de neuf à Hong Kong, où les services chinois viennent d'enlever un grand patron ? Et Abdelaziz Bouteflika, a-t-il bougé aujourd'hui ? A-t-on retrouvé notre otage ? Est-ce que le pavot pousse bien en Afghanistan ? Est-ce que le Vénézuela continue à s'enfoncer dans la misère ? D'habitude, un clown chasse l'autre, mais là, tout a disparu et le show must go on.

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