single.php

Départ de Manuel Valls : la gauche partagée entre ironie, empathie et indifférence

Par Benjamin Jeanjean

Ce lundi, Manuel Valls a annoncé de manière officielle son départ du Parti socialiste. Une décision qui a sans surprise provoqué de nombreuses réactions dans la classe politique, notamment à gauche.

Thumbnail

C’était attendu et ça ne surprend aujourd’hui personne, mais c’est désormais officiel : Manuel Valls et le Parti socialiste, c’est terminé. Ce mardi, l’ancien Premier ministre, de plus en plus marginalisé dans son propre camp depuis sa décision publique de ne pas soutenir Benoît Hamon à l’élection présidentielle, a annoncé son départ du parti de la rue de Solférino. Élu à l’Assemblée nationale en tant que député de l’Essonne, Manuel Valls siégera au sein de la majorité présidentielle. Son départ a évidemment suscité des réactions politiques tout au long de la matinée, notamment à gauche.

Castaner : "Une opprobre injuste sur cet homme"

Il y a tout d’abord les conciliants, qui disent comprendre sa décision. C’est le cas de l’ancien député PS, aujourd’hui porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner. "Il y a quelque chose de très violent dans la situation de Manuel Valls, il y a des critiques qu'on peut exprimer envers lui, mais je trouve qu'il y a une opprobre sur cet homme qui me paraît injuste. C'est à lui de dire s'il veut s'engager à soutenir cette politique, je sais qu'il n'aura pas un rôle éminent, il ne l'a pas souhaité et aujourd'hui la nouvelle génération de la République en marche ne l'accueillerait pas en cela. C'est pourquoi je parle d'une forme d'injustice", a-t-il indiqué sur le plateau de CNews.

Vice-présidente du groupe socialiste au Palais Bourbon, Delphine Batho a également eu un mot pour son ancien collègue du gouvernement. "Les divergences n’empêchent pas l’amitié et le respect. Il a fait un choix cohérent, de liberté. (…) Valls n'est pas le seul à porter le fardeau du quinquennat, il n'est pas le seul responsable du 49-3 ou de la déchéance de nationalité. C'est injuste d'en faire une victime expiatoire. Il porte des combats justes. Je suis sûre qu'on se retrouvera", a-t-elle indiqué à l’Assemblée nationale

Député européen proche de Benoît Hamon, Guillaume Balas a lui aussi réagi au micro de Sud Radio. Selon lui, cette décision va dans le bon sens. "Il aurait dû le faire avant l’élection présidentielle, ça aurait évité qu’il trahisse sa parole, notamment après la primaire. Il aurait dû depuis longtemps tirer les conclusions de ce qu’il pensait plutôt que de vouloir entraîner l’ensemble du Parti socialiste sur ses propres opinions. Je pense qu’il fait aujourd’hui une meilleure synthèse avec Emmanuel Macron qu’avec la gauche. Il peut représenter une sensibilité autoritaire de centre-droit, c’est ce qu’il est politiquement et fondamentalement", a-t-il déclaré.

Quand Manuel Valls se fait taxer de "fossoyeur" et de "traître"

D’autres en revanche sont beaucoup plus critiques envers l’ancien Premier ministre, pour lequel ils n’hésitent pas à manier l’ironie. "Ah bon, il n'était pas déjà parti ? J'avais l'impression qu'il n'était plus là depuis quelques temps déjà. C'est une clarification bienvenue", a déclaré Régis Juanico, proche de Benoît Hamon, dans des propos rapportés par le Huffington Post.

Député socialiste de 1997 à 2002 et de 2012 à 2017, Yann Galut a été tout aussi cinglant envers Manuel Valls. "Apprendre qu’enfin Manuel Valls a fait quelque chose de bien pour la gauche… Peu regretteront son départ...", a-t-il indiqué sur Twitter, qualifiant par ailleurs Manuel Valls de "fossoyeur" et de "traître".

François Ruffin : "Raffarin, Valls, on s’en fiche"

Enfin, certaines personnalités ont préféré éviter le sujet en affichant leur indifférence. Présent à l’Assemblée nationale, Stéphane Le Foll a été très bref. "C’est son choix...", a-t-il sobrement commenté.

Élu député de la Somme avec le soutien de la France Insoumise, François Ruffin a été encore plus direct. "Raffarin, Valls, on s’en fiche. Je suis là pour qu’on parle des AVS, des animateurs, qui sont les emplois d’avenir", a-t-il clamé.

L'info en continu
22H
21H
19H
18H
17H
16H
15H
14H
13H
12H
Revenir
au direct

À Suivre
/