Tension, contre-vérités et approximations, grands sujets complètement éludés, le débat de mercredi soir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen est loin d'avoir convaincu Alexis Corbière. Le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, invité de l'émission Territoires d'Infos, sur Sud Radio et Public Sénat, présentée par Cyril Viguier, a notamment comparé les échanges entre les deux candidats à "une cour d'école".
"Il y avait des bas, mais pas beaucoup de hauts, a regretté Alexis Corbière. On s'attendait à ce qu'il y ait des choses qui aillent un peu plus haut. Pas un mot sur l'écologie ! Tout de même... J'avais le cœur gros hier soir. La France que j'aime, la France que j'ai vue, je n'ai pas l'impression qu'elle se soit sentie représentée."
"Considérer que M. Macron est tenu par l'UOIF, c'est ridicule"
De quoi alimenter un peu plus son amertume du résultat du premier tour : "Ça s'est joué à 600 000 voix et ça aurait été une autre histoire du pays. Le pays que j'ai vu, ce n'est pas choisir entre l'extrême-droite et M. Macron, qui est une forme de continuité des politiques qui ont été menées."
Surtout, Alexis Corbière n'a pas apprécié les accusations de Marine Le Pen sur les liens entre Emmanuel Macron et l'UOIF : "Ce débat était sans fin, avec une représentante de la xénophobie. Je n'ai aucune complaisance avec l'UOIF, mais de là à l'assimiler au terrorisme, on n'y comprend plus rien. Je n'ai pas particulièrement envie de le défendre, mais même le pauvre Emmanuel Macron a été considéré comme étant quasiment tenu par l'UOIF. C'est ridicule."
Pourquoi le Parti communiste me met-il un candidat dans les pattes à Montreuil ? Les 7 millions de gens qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas l'électorat du Parti communiste ! J'invite Pierre Laurent à revenir sur des bases raisonnables
Face à cela, le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon a répété la position de la France Insoumise de ne pas appeler à voter Macron, tout en disant que "pas une voix ne doit aller à Marine Le Pen". Une position qui a surtout un objectif : maintenir la mobilisation pour les législatives, en juin prochain, pour lesquelles Alexis Corbière espère "que la France que nous avons rassemblée à 20 % soit en force et pourquoi pas majoritaire".
Pour cela, il faudra déjà réussir à rassembler un maximum de forces à gauche, ce qui s'annonce compliqué, avec notamment les négociations avec le Parti communiste qui peinent à avancer : "Nous avions proposé que tout le monde soit dans la France Insoumise, le PCF a dit non. Maintenant, après notre bon score à la présidentielle, le Parti communiste revient et veut qu'on s'entende sur les législatives. Mais pourquoi le Parti communiste me met-il un candidat dans les pattes à Montreuil ? Les 7 millions de gens qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas l'électorat du Parti communiste ! J'invite Pierre Laurent à revenir sur des bases raisonnables et représentatives de notre mouvement."