Invitée du "petit déjeuner politique", la présidente d'honneur du Parti chrétien-démocrate (PCD) et ancienne ministre est revenue sur le projet d'extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes.
"Tous les désirs doivent-ils être reconnus ?"
"Je pense que nous allons vers une industrialisation de la procréation qui déshumanise l’ensemble de l’humanité les hommes et les femmes, estime-t-elle. Nous prenons une grave orientation d’irresponsabilité à l’égard des enfants. La question qui est posée est celle du désir : est-ce que tous les désirs, aussi légitimes soient-ils, doivent être reconnus et organisés ? Là s’opposent deux intérêt, celui de la femme et celui de l’enfant.
Pour moi, la situation idéale c'est qu'un enfant a besoin d'un père et d'une mère, de la différence sexuelle. C’est vrai que c’est contesté par un certains nombre de personnes."
"L'avortement est toujours un drame"
Marlène Schiappa s’inquiète d’un recul de l’avortement. "C’est un totem que l'on agite pour faire peur et défendre la cause féministes, estime Christine Boutin. C’est un fait qui existe depuis que l’humanité existe. Mais le banaliser est une erreur. Simone Veil n'envisageait pas le droit à l’avortement comme il est devenu maintenant, ni sa banalisation. Et elle avait raison. C’est toujours un drame."
Christine Boutin regrette par ailleurs la présence du philosophe catholique François-Xavier Bellamy, en tête de liste LR pour les élections européennes. "Je pense qu'il a fait une erreur en partant dans cette aventure européenne. C'est un homme de grand talent, dont la droite a beaucoup besoin car elle n’a plus d’idées. Il se retrouvera dans des difficultés personnelles".
"J’ai été harcelée et menacée de mort. Je pardonne aux harceleurs, je les plains beaucoup."
En cette journée internationale des droits des femmes, Christine Boutin a aussi et adressé un compliment à Marlène Schiappa : "Elle a des combats que je combats, mais elle a du talent et du punch pour ses convictions". Souvent harcelée ou insultée sur les réseaux sociaux, l'ancienne ministre n’a pour autant pas porté plainte, sauf une fois, en vain : "J’ai été harcelée et menacée de mort. Je pardonne aux harceleurs, je les plains beaucoup."
Quant à la condamnation et à la démission de l'ancien cardinal de Lyon, Philippe Barbarin, Christine Boutin dit toute sa compassion aux victimes : "Je salue les victimes qui ont eu le courage de parler et d'aller jusqu'au bout. Elles aident l'Eglise à se purifier. C'est un tournant dans l'Eglise catholique. Les clercs sont des hommes et des femmes avec leurs faiblesses." "L’Église est la première institution au monde qui décide de faire la clarté, ne l'accablons pas trop. C'est le début d'un chemin de clarification qui donnera l'exemple".
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