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Bernadette Groison (FSU) : "La coupe est largement pleine pour les fonctionnaires"

Par Benjamin Jeanjean

Au micro de Sud Radio, Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU (Fédération Syndicale Unitaire), première organisation syndicale de la fonction publique, évoque les raisons de la journée d’action du 10 octobre prochain lancée par tous les syndicats.

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À peine les mobilisations contre la loi Travail terminées que le gouvernement devra de nouveau faire face au mécontentement de la rue. En effet, tous les syndicats appellent à la mobilisation le 10 octobre prochain pour protester contre la politique du gouvernement d’Édouard Philippe. La grogne monte notamment chez les fonctionnaires, comme nous l’explique Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU (Fédération Syndicale Unitaire), première organisation syndicale de la fonction publique.

"Le gouvernement n’a pris que des mesures négatives"

"Les raisons de la colère sont multiples mais il est surtout question du pouvoir d’achat. Depuis que le gouvernement est arrivé, il n’a pris que des mesures négatives ! Il commence par geler la valeur du point d’indice, donc bloquer l’évolution de nos salaires, et ensuite, alors que la compensation de la CSG devait selon Emmanuel Macron permettre un gain de pouvoir d’achat, d’après les premières discussions que nous avons il n’est même pas question de réelles compensations et on n’est même pas certains que cela pourrait concerner tous les agents de la fonction publique. À cela s’ajoutent les mesures comme le rétablissement de la journée de carence ou encore la prévision des 120 000 suppressions d’emplois, donc la coupe était largement pleine pour les fonctionnaires...", déclare-t-elle au micro de Sud Radio.

"Il n’est pas juste de ne prendre qu’aux salariés"

Face aux 2000 milliards d’euros de dette, la suppression de 120 000 fonctionnaires était certes une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, mais qui n’explique pas tout selon Bernadette Groison. "Ce n’est pas une surprise, mais la non-compensation de la CSG en est une. Ce qui ne va pas avec la dette, c’est de faire porter le seul effort sur les salariés. On n’a jamais eu de discussions autour d’une réforme fiscale, autour de la fraude fiscale ou sur quelque autre sujet pour savoir comment mieux répartir les efforts. Cette recette déjà utilisée de ponction sur le salaire des fonctionnaires n’a jamais permis le redressement du pays. Ça a déjà été essayé en 2017. Avez-vous vu les un ou deux milliards d’économies suffire pour ce sujet ? Il n’est pas juste de ne prendre qu’aux salariés, et ce n’est pas efficace pour l’économie du pays ! Il faudrait donc peut-être regarder un peu ailleurs. On peut aussi se dire qu’une relance par le pouvoir d’achat pourrait aussi contribuer un petit peu le pays à aller de l’avant", préconise-t-elle.

"La balle est dans le camp du gouvernement"

Dès lors, que peut-on attendre de la suite des opérations ? Les syndicats ne semblent en tout cas pas fermés à la discussion. "La balle est dans le camp du gouvernement. Nous avons encore des réunions prévues sur la CSG. Les neuf fédérations de fonctionnaires partagent le même constat que ce qui a été mis sur la table par le gouvernement n’est pas recevable, comme nous l’avons dit pour le gel de la valeur du point d’indice. Maintenant, cette journée d’action du 10 octobre a pour but non pas d’être une journée de témoignage mais bien de peser sur le gouvernement. Il lui revient de nous faire des propositions qui aillent dans le bon sens, et évidemment nous sommes encore prêts à entendre et à discuter", assure-t-elle.

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