À Marseille, Michèle Rubirola est arrivée en tête au soir du second tour. Mais elle ne dispose pas de la majorité absolue. Il s'agit donc d'une "victoire relative du Printemps Marseillais", explique la tête de liste. Quant à Martine Vassal, elle refuse de parler de défaite. L'élection du maire fera donc office de troisième tour...
"Une liste qui ressemble à la vie"
"C’est une magnifique victoire, estime Benoît Payan, porte-parole de Michèle Rubirola, tête de file du Printemps Marseillais, lui-même élu maire des 2e et 3e secteurs de Marseille. C’est la première fois depuis des décennies que les forces de progrès remportent cette ville. Le score est d’ailleurs au-delà de nos espérances. Nous sommes à 40%, la droite n’est plus en mesure de gouverner cette ville."
"Nous avons fait un pari fou, incroyable, estime Benoît Payan. Les gens n’imaginaient pas que le Printemps Marseillais pourrait emporter cette ville. La droite était omnipotente depuis 25 ans, Jean-Claude Gaudin installé, des moyens déployés colossaux pour faire campagne." Est-ce la fin du système Gaudin, en quelque sorte ? "C’est un système qui a trop duré, qui ne s’est pas préoccupé des Marseillais." À quoi attribue-t-il cette dynamique ? "À un mouvement incroyable de femmes et d’hommes se disant qu’on ne pouvait plus rester la tête baissée à subir des politiques publiques qui ne nous concernaient pas. Cette ville, que les gens aiment ou n’aiment pas, nécessite tellement d’attention. Elle ne veut plus être montrée du doigt, maltraitée comme elle l’est depuis des décennies. C’est une liste qui ressemble à la vie, des femmes et hommes engagés, pas forcément en politique, dans des associations ou nulle part, qui ont décidé de se mettre ensemble au-delà des parties. On part de loin !"
Arrêter la bétonnisation
Comment va se passer le conseil municipal et le choix du prochain maire, dans quelques jours ? "Aujourd’hui, il y a un fait notable, juge le porte-parole de Michèle Rubirola. Le Printemps Marseillais est dix points devant la droite. Elle n’est plus en mesure de gouverner la ville. Il nous appartient de construire une majorité, elle est possible. Il n’y aura pas de 'combinazione'. Il faudra que les conseillers municipaux, quelle que soit leur histoire, prennent leurs responsabilités. La candidate de la droite a largement perdu son pari. Qui peut imaginer qu’elle s’allie au RN pour conserver la ville ?".
En matière d’écologie, que préconise le Printemps Marseillais ? "D’abord, l’arrêt de la bétonnisation. Cette ville est défigurée, balafrée. À Marseille, on suffoque, on imperméabilise les sols. Il faut aussi que l’on donne à manger à nos petits, faire du circuit court, proposer une agriculture urbaine…" Quid des croisiéristes qui polluent ? "Il ne s’agit pas de faire la guerre aux croisiéristes. On peut venir à Marseille, par contre il ne faut pas venir polluer. Sur les paquebots, on peut très bien mettre un filtre à particules sur les immenses cheminées qui dégagent d’énormes pollutions. Nos demanderons aux compagnies, pour venir à Marseille, de mettre ces filtres à particules. Nous allons également électrifier les quais. De nombreuses capitales dans le monde disent 'vous pouvez venir, mais vous ne laissez pas vos moteurs tourner. Vous vous branchez à l’électricité'".
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