Aurélien Taché était l'invité de Patrick Roger le 7 juillet 2020 dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.
"La politique menée n’était pas à la hauteur de ce que nous avons promis aux électeurs en 2017"
"Je trouve que les aspirations collectives qui ont été portées pendant les municipales ne se reflètent pas dans la composition du nouveau gouvernement, ça ne saute pas aux yeux que c’est pour répondre à cette nouvelle préoccupation.
Je salue l’entrée de personnalités fortes. Mais ce n’est pas parce que Roselyne Bachelot a été brillante devant la commission d’enquête parlementaire qu’il y aura plus de masques, de gants ou de matériel pour les infirmières. J’attends de voir la politique qui va être menée", a déclaré Aurélien Taché.
Aurélien Taché ne porte pas non plus de grands espoirs sur Barbara Pompili, la nouvelle ministre de la Transition écologique. “On a déjà vu que Nicolas Hulot était numéro deux dans un gouvernement. Et c’est une personnalité qui a beaucoup de poids. Il n’empêche qu’à l’époque il n’a pas obtenu les avancées suffisantes. Si le président de la République a décidé de mener une politique beaucoup plus écologique, j’imagine que Barbara Pompili pourra la mettre en œuvre.
Nous avons fait le constat que dans ce domaine, tout comme dans d’autres domaines où l’on touche à des questions sociales, la politique menée n’était pas à la hauteur de ce que nous avons promis aux électeurs en 2017. Nous avons donc fait le choix de prendre notre indépendance. Tout ce qui sera fait dans le domaine de l’écologie sera encouragé, salué, et nous voterons pour. Mais j’attends de voir. Parce que jusqu’ici cela n’a pas été le cas."
"Ce n’est pas en faisant un petit show qu’on va réintéresser les Français à la politique"
"Le gouvernement Philippe n’a pas su répondre aux aspirations populaires. Des logiques politiques se sont exprimées dimanche dernier, les Français ont montré ce qu’ils attendaient. Et on y a répondu par un certain nombre de personnalités. Je pense qu’il faut réintéresser les Français à la politique, alors que là on a une espèce de show avec des gens comme Éric Dupont-Moretti. Je ne suis pas sûr que ça suffise. Je trouve qu’il a beaucoup de talent. Mais je sais aussi que beaucoup de magistrats sont dubitatifs, pour ne pas dire autre chose, sur sa nomination. La réforme de la justice sera compliquée.
Roselyne Bachelot, malgré le talent qu’elle a, a fait la loi en 2008-2009 qui a imposé la tarification à l’activité, qui est aujourd’hui dénoncée. Vraiment, j’ai du mal à comprendre la logique", a poursuivi Aurélien Taché.
"La citoyenneté au ministère de l’Intérieur, c’est déjà tout un programme"
Et Jean Castex, le nouveau Premier ministre ? "C’est un homme politique d’expérience, il saura conduire cette mission. Si on n’arrive pas à mettre au jour les grands problèmes qui existent dans notre police… Quelles réponses seront apportées ? J’attends de voir. J’ai vu que le Premier ministre a fait un déplacement dans un commissariat à Saint-Denis pour dire : 'vous aurez un soutien sans faille, quoi qu’il arrive, quoi que vous fassiez'. C’est un peu étonnant comme première approche, alors qu’il y a des problèmes dans la police, on le sait."
Marlène Schiappa, enfin, nommée ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la citoyenneté ? "La citoyenneté au ministère de l’Intérieur, c’est déjà tout un programme. Quand j’entends 'citoyenneté et police', je m’interroge. Ce sera certainement sur la laïcité. Je connais les positions de Marlène Schiappa sur la laïcité, elles sont assez différentes des miennes", a conclu Aurélien Taché.
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