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Annie Genevard : "faut-il se plier à un islam qui cherche de plus en plus à se montrer visible et conquérant ?"

Annie Genevard, députée LR du Doubs, vice présidente de l'Assemblée Nationale et secrétaire générale des Républicains, était l’invitée du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 15 octobre sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40. Elle a réagi notamment à l'altercation entre un élu RN et une mère accompagnatrice voilée, au conseil régional de Bourgogne-France-Comté.

Annie Genevard, interviewée par Patrick Roger sur Sud Radio le 15 octobre à 7h40.

Annie Genevard : "on paie aujourd'hui l'ambiguïté" autour du port du voile

"Lorsqu'on avait la circulaire Chatel, c'était clair : une mère accompagnatrice ne portait pas de signe distinctif traduisant une appartenance religieuse explique Annie Genevard au micro de Patrick Roger. C'était clair et ça fonctionnait très bien. Malheureusement sous le quinquennat Hollande, une décision a été prise et on en voit les conséquences aujourd'hui. Najat Vallaud-Belkacem a autorisé le port du voile pour les mères accompagnatrices, laissant aux chefs d'établissements le soin d'apprécier la situation. Ça a mis les chefs d'établissements dans une situation très difficile, et a conduit au psychodrame au conseil régional, où un élu RN a interpellé une mère accompagnatrice sous l'oeil des enfants, et en particulier de ses enfants.

La méthode était détestable de la part du Rassemblement national, ils ont voulu faire une provocation comme ils en ont l'habitude, mais sur le fond, on voit bien que la restauration de cette ambiguïté, 'vous pouvez si ça ne pose pas de problème, si le chef d'établissement est d’accord etc...', on la paye aujourd'hui".

 

"C'est la marque d'un islam qui cherche, par sa visibilité, à occuper l'espace public"

Dans certains quartiers, il y a beaucoup de mères musulmanes qui portent le foulard ou le voile, et ne l'enlèveront pas si elles doivent accompagner une sortie scolaire. "Il y a effectivement des quartiers où il y a essentiellement des mères voilées. Est-ce pour autant qu'il faut se plier à un islam qui cherche de plus en plus à se montrer visible et conquérant ? Notre ADN, c'est la laïcité". Mais certaines organisations musulmanes disent que la religion est au-dessus des lois et on ne peut pas obliger de retirer le foulard ou le voile.

C'est là qu'est le problème ! Cet islam qui considère que les lois de la République sont moins importantes que celles de la religion.

Qu'une mère de famille porte le voile ou le foulard "n'est pas grave en soi, mais c'est ce que ça signifie et ce qui est sous-entendu par le voile. Je constate sur mon territoire qu'il y a de plus en plus de femmes voilées, des jeunes femmes qui ne l'étaient pas se voilent, ça veut dire quelque-chose. C'est la marque d'un islam qui cherche, par sa visibilité, à occuper l'espace public. Ce n'est pas un fait anodin. Il s'agit pas de stigmatiser telle ou telle religion, mais de dire qu'il y a la laïcité dans nos valeurs. Cela ne faisait pas débat tant que la circulaire Chatel était en vigueur. On a finalement ouvert le débat en permettant quelque chose qui aujourd'hui est de moins en moins supporté par nos concitoyens".

 

La majorité "est composite, et largement marquée à gauche sur ces questions là"

Faut-il rouvrir le débat, à la fois pour l'accompagnement des sorties scolaires mais également pour la présence dans les lieux publics ? s'interroge Patrick Roger. "Cela pose la question des barrières qu'on doit mettre au port du voile. Mais la situation est plus grave que ça : songez qu'aujourd'hui, la couverture intégrale du corps est interdite dans notre loi ; vous vous promenez dans certains quartiers de Seine-Saint-Denis, vous voyez des femmes en burqa ! Et on est dans l'incapacité aujourd'hui de faire respecter la loi. C'est un problème qui est grave, et qui doit nous conduire à nous re-solidifier sur ce sujet".

Qui doit se saisir de ce dossier ? "Jean-Michel Blanquer, dans la loi sur l'école, a essayé de convaincre le groupe majoritaire de restaurer cette directive qui interdisait le voile dans les sorties scolaires. Il n'y est pas arrivé, c'est tout le problème politique de cette majorité. Elle est composite, et largement marquée à gauche sur ces questions là. D'ailleurs on l'a bien vu, avec la réaction de Taché [Aurélien, ndlr] qui dit ni plus ni moins que Blanquer, c'est le Rassemblement national. [Jean-Michel Blanquer] est au pied du mur de ses contradictions, il aura beaucoup de mal à clarifier ses positions car une part de sa majorité se rebellera toujours contre toute tentative de clarification sur ce point.

Le débat sur la loi asile et immigration a été très révélateur pour moi : une grande partie de la majorité est tout à fait à gauche : l'immigration, pas de problème, le droit d'asile, pas de problème, le voile à l'école, pas de problème. Ils nient une réalité qui pose de plus en plus de problèmes en termes de cohésion nationale, et les Français le sentent bien. Ils ne sont pas hostiles à la religion musulmane en tant que telle, ils sont hostiles à ce qu'on leur dicte leur conduite et termes de mode de vie et qu'on s'oppose aux principes de notre République."

 

 

Cliquez ici pour écouter "L’invité politique" avec Patrick Roger

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