Lors de la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv, le maire EELV de Colombes, Patrick Chaimovitch, a tenu un discours qui a fait polémique. Il semble comparer le sort des migrants à celui des juifs déportés lors de la rafle, rafle qui a été le fait de la gendarmerie française.
Des propos isolés "pour générer une polémique"
Alexis Bachelay, adjoint au maire de Colombes, estime que les propos ont été détournés. Au micro de Sud Radio, le 27 juillet 2020, il rappelle qu’il "faut replacer le propos dans un contexte" à savoir "celui d’une commémoration nationale et annuelle de la rafle du Vel d’Hiv".
Il rappelle que la famille de Patrick Chaimovitch "a connu la déportation", ce qui rend le contexte un peu particulier du fait de la "très grande émotion" et de la "très grande responsabilité pour prendre la parole sur cet événement-là". Le propos, selon Alexis Bachelay, "a été sorti de son contexte" : " je rappelle que le discours fait une dizaine de minutes", explique-t-il, alors que seules quelques secondes ont été diffusées sur les réseaux sociaux "pour générer une polémique". Le discours en intégralité est "très sobre, très digne, très émouvant".
Un mea culpa public du maire de Colombes
Alors que la polémique a pris de l’ampleur au point que Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a menacé de porter plainte contre le maires de Colombes, ce dernier a publié, le 27 juillet 2020, un communiqué où il fait son mea culpa. "Jamais je ne dirai que le sort des migrants est comparable au sort des juifs promis à l’extermination", écrit le maire de Colombes, qui ajoute : "je regrette que mon propos ai pu porter à confusion avec la police et la gendarmerie républicaines car je suis un fervent partisan du respect de l’État de droit".
La question du rapport entre les gendarmes responsables de la rafle du Vel d’Hiv et les gendarmes d’aujourd’hui serait, selon l’adjoint à la mairie de Colombes, liée au "devoir de mémoire". Patrick Chaimovitch voulait rappeler l’importance d’être "extrêmement vigilants pour que ça se ne reproduise pas", en parlant du traitement des juifs. L’adjoint concède toutefois que la manière de s’exprimer, à ce moment du discours, est "un petit peu malheureuse" et "dans un contexte qui ne s’y prêtait pas forcément". "En aucun cas il n'a voulu laisser croire que le sort des migrants aujourd’hui était comparable à celui des juifs pendant la seconde guerre mondiale." Pour l’adjoint à la mairie de Colombes, le maire a appelé "à un devoir de vigilance".
Alexis Bachelay estime que, dans ce discours, il y a eu "une maladresse" que le maire a "reconnue", notamment en publiant le communiqué de presse pour répondre à la polémique. "Cette maladresse de langage a été immédiatement exploitée par l’opposition locale".
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