Le nouveau souffle que recherche l'exécutif n'est pas acquis. Le remaniement annoncé mardi, avec notamment la nomination de Christophe Castaner au ministère de l'Intérieur, n'a pas suscité de nouvel élan.
Un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio et CNews montre en effet que 58 % des personnes interrogées se disent mécontentes de la composition de la nouvelle équipe qui entoure Édouard Philippe.
À titre de comparaison, le gouvernement de Manuel Valls suscitait, lui, en août 2014, 63 % de mécontents. Un score un peu meilleur pour le gouvernement actuel, mais qui peut aussi s'expliquer par la temporalité. En août 2014, François Hollande était élu depuis plus de deux ans et avait déjà multiplié les déçus. Là, Emmanuel Macron n'est président que depuis un an et demi.
Si les sympathisants LREM plébiscitent, sans surprise, la composition de ce nouveau gouvernement à 93 %, les sympathisants des autres bords politiques sont beaucoup moins enthousiastes. Ainsi, seuls 37 % des sympathisants PS en sont satisfaits, 30 % pour Les Républicains, 22 % pour le Rassemblement national et 19 % pour la France Insoumise.
39 % des sondés mécontents de la nomination de Christophe Castaner
Les nominations de Didier Guillaume, président du groupe socialiste au Sénat, ou de Franck Riester, ancien membre des Républicains depuis parti pour fonder le mouvement Agir, ont peut-être participé à emporter l'adhésion de certains des sympathisants de ces partis.
C'est surtout la personne de Christophe Castaner qui cristallise les critiques. Les sondés sont majoritairement mécontents, à 39 %, de son accession Place Beauvau, alors qu'ils ne sont que 33 % à en être satisfaits. Et 28 % confessent ne pas le connaître suffisamment pour se prononcer.
Les autres nominations provoquent, elles, l'attente plus que la déception ou l'adhésion. Majoritairement, les personnes interrogées admettent ne pas connaître suffisamment Franck Riester, Didier Guillaume ou même Jacqueline Gourault, pourtant au gouvernement depuis plus d'un an, pour se faire une opinion.
C'est donc plus par l'action que par de simples nominations que l'exécutif sera en mesure de créer un nouvel élan. Et le président de la République, comme le Premier ministre, ont déjà balayé toute idée d'inflexion de la politique menée...
Sondage réalisé par questionnaire auto-administré en ligne les 16 et 17 octobre, auprès d'un échantillon de 1006 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus