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Soignants : "Les agressions sont quotidiennes, verbales ou physiques"

Par Aurélie Giraud

L'infirmière de 38 ans, violemment agressée au couteau lundi 22 mai au CHU de Reims, est décédée des suites de ses blessures. Antoine Mazanaro, infirmier libéral passé en CHU pendant 5 ans et membre du SNIIL (Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux), et Patrick de Brest, infirmier en psychiatrie, étaient les invités de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio le 23 mai dans "Parlons Vrai chez Bourdin".

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"Parlons Vrai chez Bourdin" du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur Sud Radio et en podcast.

Les deux infirmiers témoignent de la violence que les soignants subissent au quotidien.

Soignants : "Les agressions sont quotidiennes, verbales ou physiques"

Antoine Mazanaro a travaillé 5 ans en CHU avant de passer en libéral. "J'étais aux urgences et dans d'autres services, les agressions sont quotidiennes, que ce soit verbales ou physiques" explique-t-il. L'infirmier raconte avoir été escorté pendant plusieurs jours jusqu'à son véhicule, "parce qu'une personne me menaçait de venir me suriner. Il connaissait mon nom, mon prénom, mon service et mes horaires de travail". "Il voulait avoir accès à un membre de sa famille qui était pris en charge dans l'enceinte des urgences".

Mais la violence sur les soignants ne s'arrête pas à l'hôpital. "Une infirmière a été assassinée en 2020 en ville" rappelle Antoine Mazanaro. "J'ai moi-même été agressé à l'arme blanche chez un patient. Il a sorti un couteau au moment où je me penchais vers lui". "C'est quotidien et nous sommes soumis à la continuité des soins". "Quand il y a une agression physique, on ne revient pas, bien sûr. Mais il y a aussi des agressions psychologiques, avec des familles ou des patients qui tous les jours harcèlent les infirmiers qui viennent faire les soins. Si on ne trouve pas un cabinet infirmier pour prendre le relais, nous sommes obligés de continuer". "La difficulté est également à la campagne" souligne-t-il.

 

"Ce n'est pas parce qu'on a une pathologie qu'on n'est pas responsable"

Antoine Mazanaro dénonce le manque de sécurité au sein des hôpitaux. "Il y a eu des prises d'otages, des agressions à l'arme blanche, à l'arme à feu". "Les lieux publics sont difficiles à sécuriser" reconnaît-il. "Avec une multitude d'entrées, qui servent aussi de sorties de secours. Entre consultations, visites, c'est un problème récurrent et qui n'est pas nouveau. Pour l'instant, ce problème est minimisé et non pris en compte par les pouvoirs publics".

Patrick de Brest, infirmier en psychiatrie depuis 15 ans, le confirme : "les agressions font partie du quotidien". "Il n'y a pas de moyen, on manque d'effectif et la psychiatrie est spécifique. On envoie des jeunes qui n'ont pas de formation, auprès de gens lourds à prendre en charge". Il tient cependant à préciser que "ce n'est pas parce qu'on a une pathologie qu'on n'est pas responsable". Mais "ce n'est pas parce que les patients ont une pathologie qu'ils sont dangereux. Ceux qui passent à l'acte sont rares". Pour lui, "le problème est la polytoxicomanie qui se rajoute sur la psychiatrie". "Des gens sortent et sont super dangereux. Les drogues font un carnage".

 

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