L’image, captée par les satellites de la mission Worldview, Earth Observing System Data and Information System (EOSDIS), a été capturée le 22 août 2018. Pour établir cette carte, les satellites se sont basés sur la température du sol qui a pu être enregistrée grâce au rayonnement infrarouge. Rémy André décrypte cette carte pour les auditeurs de Sud Radio : « Sur cette carte, assez rare, les milliers de points rouges qui sont affichés représentent chacun un incendie en cours. On voit que le Brésil, l’Afrique, l’Indonésie et l’Australie sont très colorés de rouge. Il y a peu de pays qui n’apparaissent pas sur cette carte. »
Comment expliquer cette présence accrue d’incendie ? « En Afrique, qui apparaît clairement en rouge sur la carte, les fermiers allument délibérément ces feux pour se débarrasser de la végétation, afin de dégager le terrain pour de nouvelles cultures ou des pâturages. Au Brésil, des milliers d’hectares de forêt amazonienne partent ainsi en fumée pour laisser place à l’élevage de bovins et à l’extraction minière », explique Rémy André au sujet de ces incendies qui tournent souvent au désastre, et qui « sont responsables d’un tiers de 4,5 millions d’hectares de forêt amazonienne partie en fumée en 2017 au Brésil. »
Des incendies allumés par l'homme, qui représentent quasiment 20% des gaz à effet de serre
Ailleurs dans le monde, à quoi sont dus ces incendies ? « Dans les autres régions du globe, les zones en rouge sont principalement dues aux incendies de forêt. Le Chili, qui connaît depuis plusieurs années une sécheresse persistante et des températures élevées est particulièrement touché. L’Australie également est victime de graves incendies favorisés par l’extension urbaine et ce alors que nous sommes là-bas en plein hiver. »
Globalement, ces incendies représentent combien d’hectares brûlés chaque année ? « Vous avez entendu parler des incendies aux États-Unis et au Portugal ? À eux seuls, c’est 200.000 hectares, c’est énorme, mais c’est une goutte d’eau, car dans le monde chaque année, 350 millions d’hectares sont incendiés. 95% de ces incendies sont allumés par l’homme, ce qui représente quasiment 20% des gaz à effet de serre émis par l’homme sur la planète », souligne Rémy André.