Outre-Atlantique, l’affaire George Floyd ne cesse de connaître de nouveaux développements. L’ancien ministre de La Défense de Donald Trump a estimé qu’il ne fallait pas recourir à l'armée face aux manifestants.
Pourquoi les manifestations vont continuer
"Il a estimé que le recours à l’armée serait une très mauvaise idée", confirme Romain Huret, historien, spécialiste des inégalités et la pauvreté aux États-Unis, directeur d’études à l’EHESS, l’École des hautes études en sciences sociales. Est-ce la première fois qu’un président américain brandit cette menace ? "Dans l’histoire du pays, il y a toujours des interventions de l’armée. Mais elles sont extrêmement codifiées. Le gouverneur de chaque état doit donner son accord au président pour que l’armée des Etats-Unis, pas la Garde Nationale de l’Etat, puisse intervenir. Etant donné les rapports très conflictuels entre Donald Trump et les gouverneurs, on les voit assez mal accepter l’offre de Trump de faire intervenir l’armée pour remettre de l’ordre dans les villes."
"Il y a un couvre-feu, les manifestations sont plus pacifiques, la situation semble se calmer", juge Romain Huret. L’inculpation pour meurtre des policiers impliqués dans le décès de George Floyd peut-elle calmer la situation ? "Je pense que les manifestations vont continuer car elles deviennent des manifestations anti-Trump. Elles sont le résultat de trois années de gouvernance assez chaotiques. En revanche, ce qui semble se calmer, ce sont les émeutes qui suivent les manifestations pacifiques."
Un lourd tribut payé à l'épidémie
Certains ont-ils ou non profité de ces manifestations pour passer au pillage, au-delà de la question du décès de George Floyd et des inégalités raciales ? "Il y a les deux, estime le spécialiste des inégalités et la pauvreté aux États-Unis. Il y a des émeutiers très politiques qui vont viser des symboles, et des émeutiers passifs, simplement là pour récupérer un téléphone portable ou des chaussures."
Cette crise suivant celle du Coronavirus souligne-t-elle encore plus les inégalités dans le pays ? "Bien sûr, analyse l’historien. Les populations qui ont été les plus touchées par l’épidémie sont les populations les plus pauvres. Les Afro-américains ont payé un très lourd tribut. Je pense qu’il y a un lien entre l’explosion de colère et l’épidémie qui les a fortement touchés."
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