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Alexis Tsipras : "La Grèce, un champ d'expérimentation de l'austérité"

Par Jérémy Jeantet

Devant le Parlement européen, le Premier ministre grec a défendu les orientations des réformes qu'il doit présenter d'ici jeudi, visant notamment à taxer les plus riches et à redistribuer aux plus pauvres, pour sortir des politiques d'austérité qui ont "épuisé le peuple grec".

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Le Premier ministre grec Alexis Tsipras s'est exprimé ce mercredi matin devant le Parlement européen. Une intervention au cours de laquelle il n'est pas entré dans le détail des propositions de réforme qu'il présentera d'ici jeudi, mais dont il a livré les grandes orientations. Stop à l'austérité, comme l'a exprimé le peuple grec lors du référendum, mettre l'accent sur la taxation des plus riches, une meilleure redistribution aux personnes les plus défavorisées, voilà les points sur lesquels le Premier ministre grec va diriger ses propositions de réformes à destination des partenaires européens. "Nous avons reçu mandat de nous efforcer de trouver une solution durable et juste à la question grecque en évitant les écueils du passé qui avaient condamné l'économie grecque, une solution sans l'austérité extrême qui condamne l'économie à un cercle vicieux avec une récession forte", a-t-il indiqué en préambule de son intervention et en référence au référendum de dimanche dernier.

"Mon pays est devenu un champ d'expérimentation de l'austérité. L'expérience a échoué"

"Je veux vous assurer, indépendamment du point de vue qu'on peut avoir sur le bien-fondé des tentatives de réformes, que le peuple grec a fait des efforts qui ont épuisé sa résistance. D'autres pays se sont trouvés face à des difficultés et je respecte parfaitement les politiques douloureuses qui ont pu être mises en œuvre mais nulle part ces programmes ont été aussi durs et aussi longs qu'ils ne l'ont été en Grèce, a assuré Alexis Tsipras. On peut dire que mon pays est devenu un champ d'expérimentation de l'austérité. L'expérience a échoué."Le Premier ministre a ensuite livré les axes sur lesquels il tentera de négocier un accord avec les partenaires européens : "Nous souhaitons un accord qui montre une possibilité de sortir de la crise, qui montre la lumière au bout du tunnel, qui comporte les réformes nécessaires, personne ne le conteste, mais le fardeau devra être supporté par ceux qui le peuvent et qui ont été épargnés ces cinq dernières années alors que ce fardeau était supporté par les travailleurs et les retraités. Il faudra des politiques de redistribution pour les plus vulnérables pour aller dans le sens d'une croissance durable."

"C'est un problème européen. Il faut une solution européenne"

"Je ne suis pas de ceux qui prétendent que tous les maux du pays sont à mettre sur le dos des vilains étrangers, a ensuite indiqué Alexis Tsipras. Si la Grède est dans cette situation, c'est parce que pendant des décennies, les Gouvernement ont gouverné de façon clientéliste, en soutenant la corruption, avec collusion avec le pouvoir économique, sans contrôler la fraude fiscale des plus riches. D'après le crédit suisse, 56 % des richesses nationales seraient entre les mains de 10 % de la population grecque. Et au plus fort de l'austérité, ces 10 % sont restés épargnés et n'ont pas contribué à supporter le fardeau."Et le Premier ministre de conclure en souhaitant s'inscrire complètement dans la construction européenne pour assurer de sa volonté de rester dans l'histoire commune du continent : "C'est un problème européen et non exclusivement grec. Il faut donc une solution européenne. L'histoire de l'Europe est une histoire de conflits mais qui finissent par des compromis, c'est une histoire de convergences, d'unité et pas de division. C'est la raison pour laquelle nous parlons d'Union européenne. Ne la laissons pas se transformer en division de l'Europe. Nous voulons trouver un compromis équitable."

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