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Affaire Le Scouarnec : "Nous attendons qu'il se comporte en homme"

C'est un procès hors norme qui débute à Vannes : celui de Joël Le Scouarnec, sans doute l'un des pires pédocriminels de l'histoire.

Sans doute le plus gros dossier de pédocriminalité en France” : le procès de Joël Le Scouarnec et ses 299 victimes s’ouvre ce lundi 24 février à Vannes.

Le Scouarnec : "Il signe son crime, jour après jour"

Ce procès devrait durer quatre mois et réunir 65 avocats. Des retransmissions vidéo seront même prévues dans d’autres villes, dont Rennes. Au fil de son parcours médical, il commettait ses crimes. "Cet homme est en effet l’un des plus gros pédocriminels de l’histoire, confirme Maître Francesca Satta, avocate d’une dizaine de victimes dans l’affaire. Il faut penser aux 80 victimes prescrites et à celles qui n’avaient pas encore fait parler d’elles jusqu’à présent. C’est un procès historique. Nous attendons qu’il assume ses responsabilités. Les victimes en ont besoin pour tourner la page et faire leur deuil. Nous attendons véritablement qu’il se comporte en homme."

Cet homme, aujourd’hui âgé de 75 ans, tenait ses journaux intimes, des fichiers informatiques. "Il signe son crime. Jour après jour, il va consigner dans ses carnets les exactions commises sur chacune des petites victimes, patients et patientes au sein des différents hôpitaux qu’il a traversé. Il se délectait de noter tout ce qu’il commettait sur chacune d’entre elles." Un des clients de Maître Satta, s’est suicidé à l’âge de 27 ans après avoir été confronté aux carnets de Le Scouarnec, qui l’avait agressé à l’âge de 11 ans. "Je défends son grand-père, mais aussi son papa qui se constitue partie civile pour cet enfant décédé, et une autre famille dont le fils est décédé."

L'ordre des médecins n'a rien fait

Ce prédateur s’est toujours senti comme au-dessus des lois. "Il a toujours bénéficié d’une omerta personnelle et professionnelle, constate crûment Maître Francesca Satta, avocate d’une dizaine de victimes dans l’affaire. Dans sa famille, Mme Le Scouarnec n’ignorait pas ses agissements. Dans ses carnets, il a écrit "je suis pédophile et j’en suis fier. Ma femme est au courant." Elle savait pertinemment un certain nombre d’exactions de son mari. C’était le cas également de sa soeur, de sa mère, de ses nièces, parties civiles lors de son premier procès."

"Quant à l’aspect professionnel, trente ans sont passés où il a pu accomplir ses méfaits en toute impunité." Des médecins avaient fait des remarques, et même alerté jusqu’au ministère de la Santé. L’ordre des médecins n’a rien fait. "Il se constitue aujourd’hui partie civile, ce qui est pour moi une aberration. Rien n’a été fait, aucune poursuite disciplinaire, aucune enquête interne. Il a traversé les années, malgré les réflexions, sans que personne ne l’arrête. Condamné en 2005 pour détention d’images pédopornographiques, et repéré par le FBI, il continuera pourtant de pratiquer. On perquisitionnera son domicile mais pas son bureau où des poupées étaient enfermées dans des armoires et des images et fichiers dans son ordinateur."

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