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L’armée pas à la fête à la veille du 14 Juillet 

Comme dans tous les ministères, la Défense n’est pas épargnée par la cure d’austérité du nouveau gouvernement. L’armée va devoir réaliser près de 850 millions d’euros d’économies.

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Le ministère de la Défense n’échappera pas à la cure d’austérité programmée par Emmanuel Macron et le chef de l’État apparaît en pleine contradiction avec ses engagements de campagne. Au moment de la formation du gouvernement, le président, chef des armées, était monté dans le jeep et avait redonné le pouvoir sur l’armée à Bercy. Quand Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, annonce une réduction des crédits militaires, on se demande si c’est validé par l’Élysée. Néanmoins, il semble bien que l’engagement de porter le budget de l’armée à 2 % du PIB - contre 1,7 % actuellement - ne sera pas tenu. En demandant près de 850 millions d’euros d’effort aux militaires en pleine période de lutte contre le terrorisme, et alors que les besoins en matériel neuf se sont sentir sur le terrain, l’ambiance lors du défilé du 14 Juillet risque d’être morose. D’autant plus que les invités militaires américains vont parader sur les Champs-Élysées, et les avions US vont se déployer dans le ciel. À coté, la comparaison sera difficile à tenir.

Un problème de communication

On a vu comment cette offensive contre le budget a été mise en place avec la mise à l’écart de l’ancien directeur de cabinet de Jean-Yves Le Drian au ministère de la Défense et la sortie du dispositif élyséen de Didier Casas. Tous deux avaient été les rédacteurs du discours du candidat Macron sur le PIB à 2 %. Très alarmiste sur le sujet, le chef d’État major, pourtant prolongé dans ses fonctions, a lui même menacé d’utiliser l’arme de dissuasion massive, c’est-à-dire la démission. Jeudi soir, Emmanuel macron va s’adresser aux militaires à l’Hôtel de Brienne, au ministère de la Défense, lors de la seule "garden party" maintenue dans le rituel républicain. Sa parole sera très attendue car il n’est pas impossible que le président revienne sur une partie des annonces de réduction des crédits militaires. Il n’est pas question pour Emmanuel Macron de commencer un quinquennat alors que cela se passe mal avec les armées. 

D’une manière plus général, cette politique d’économie budgétaire tout azimut inquiète. Michel Sapin a tiré à boulets rouges sur les déclarations de Gérald Darmanin qui l’a suivi à ce poste. Eric Woerth a également réglé ses comptes à tiroirs avec ses anciens camarades qui se trouvent désormais à Bercy. De cette confusion autour du budget on peut retenir deux éléments : d’abord la bombe fiscale n’épargne jamais un nouveau pouvoir. On se souvient du bouclier fiscal de Nicolas Sarkozy et du ras-le-bol fiscal de François Hollande. Une fois de plus, la bombe fiscale explose à la tête du nouveau gouvernement même si Emmanuel Macron réagit beaucoup plus vite que les autres. Deuxième remarque : il y a un problème de pédagogie dans ce gouvernement. La communication, ce ne sont pas seulement des images bien léchées. Aller faire du handisport pour montrer que tout va bien ne suffit pas. La communication politique, ça reste les mots. Et les mots qui se sont fichés depuis plusieurs jours dans l’esprit des français font mal : "Au fond, Emmanuel Macron est comme François Hollande". Le groupe majoritaire a beau être écrasant, personne n’est allé défendre ou battre en brèche ces idées qui commençaient à se répandre. C’est le président Macron tout seul qui est monté au front. 

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