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Bariza Khiari (LREM) : "Exclure les frondeurs ? Ce n'est pas une bonne décision"

Par Benjamin Jeanjean

Membre du bureau exécutif de La République En Marche et ancienne sénatrice, Bariza Khiari était l’invitée politique de Michaël Darmon ce samedi.

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"Emmanuel Macron a raison d’être ferme. Il ne peut pas faire ce qu’ont fait tous ses prédécesseurs, tous ces redoublants qui nous ont amené à l’échec". À l’heure d’évoquer le style Macron et l’intransigeance du chef de l’État face aux différents mouvements sociaux actuels, Bariza Khiari, ancienne sénatrice PS puis LREM et membre du bureau exécutif du parti présidentiel, soutient mordicus le président de la République. "Il fait ce qu’il a dit et il est condamné à rester ferme. Sinon, nous perdrions cette fonction de transformateur et de rénovateur de la vie politique, que nous avons gagnée par les urnes", ajoute-t-elle au micro de Sud Radio ce samedi matin.

"La France est la belle endormie, Macron est en train de la réveiller"

Alors que la bienveillance affichée par Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle et dans les premiers temps du quinquennat semble s’estomper de plus en plus au profit d’une ligne plus autoritaire, Bariza Khiari entend mettre les choses au clair. "Être bienveillant, c’est ce qu’ont été François Hollande et Nicolas Sarkozy. Le terme a peut-être disparu, mais les actions menées sont dans la bienveillance parce qu’il sait où il amène les Français : pour le meilleur. Il veut transformer profondément ce pays et le mettre dans la modernité. On a trop attendu. La France est la belle endormie, il est en train de la réveiller. Quand il fait des classes de 12 élèves, il aime ces enfants ! Il veut qu’ils aient plus de 300 mots pour s’exprimer, parce qu’il sait qu’avec seulement 300 mots de vocabulaire, on ne peut s’exprimer que dans la violence. Il y a donc de la bienveillance, voire même de l’amour", assure-t-elle.

"Ona trop attendu. La France est la belle endormie, Emmanuel #Macron est en train de la réveiller", souligne @bariza_khiari au micro de @DarmonMichael #SudRadioWE

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— Sud Radio (@SudRadio) 21 avril 2018

De l’autorité, il en est également question au sein même de la majorité parlementaire, Richard Ferrand ayant fait comprendre aux députés LREM qui voteraient contre le projet de loi Asile et Immigration pourraient se faire exclure du groupe. Une menace que ne comprend pas Bariza Khiari. "Ce n’est pas une bonne décision selon moi. On ne peut pas avoir un groupe parlementaire aussi important et penser que tout le monde va penser la même chose. Ce n’est pas possible ! Il faut qu’on écoute, qu’on ait des capteurs dans la société, et ces gens-là représentent une forme de capteur, notamment ceux qui, à gauche, ont favorisé l’élection d’Emmanuel Macron", rappelle-t-elle.

"Exclureles frondeurs contre la loi Asile et Immigration, ce n’est pas une bonne décision", clame @bariza_khiari (membre du bureau exécutif d'@enmarchefr) au micro de @DarmonMichael #SudRadioWE #LoiAsileImmigration

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"J’ai été émue par la destruction de Palmyre et des manuscrits de Tombouctou"

L’ancienne sénatrice s’est par ailleurs longuement exprimé sur son nouveau projet en faveur de la préservation et de la restauration d’œuvres d’art détruites dans les zones de guerre. "Quand j’étais sénatrice, je m’étais émue de la destruction de Palmyre et de certains biens de l’humanité : les tombeaux des saints au Mali, les manuscrits de Tombouctou. Quand ces fous se sont attaqués à tout ça, je me suis dit que non seulement ils s’attaquaient à l’art anté-islamique, mais aussi aux choses issues de leur propre culture ! J’ai alors écrit un article dans Médiapart et proposé une résolution sénatoriale intitulée "Pour le droit d’asile des œuvres". Je demandais qu’il y ait une résolution à l’Onu pour combattre les trafics (puisque Daesh se nourrissaient des trafics d’objets d’art), qu’il y ait des musées aptes à recevoir les œuvres et les rendre ensuite en période de paix, mais aussi un fonds qui servirait à la réhabilitation du patrimoine dans les zones de conflit. François Hollande a fait un grand discours à l’Unesco, il a fait la résolution aux Nations unies, et il a créé ce fonds, où les États ont mis beaucoup d’argent. C’est une fondation internationale de droit suisse, basée à Genève. Je serai la représentante de la France et du président de la République au board de ce fonds", explique-t-elle.

"La France a mis 30 millions dans l’affaire. Il y a les Émirats, le Koweït, l’Arabie Saoudite, le Maroc, le Luxembourg… Ce fonds est par ailleurs partagé avec de grands donateurs privés, de grandes institutions : la fondation Getty, la fondation Kaplan, etc. (…) Avec des opérateurs sur place, on va mettre l’argent qu’il faut pour faire en sorte que le musée de Mossoul revive et que les gens au Mali puissent revenir en pèlerinage auprès de ces mausolées. Réhabiliter ce type de patrimoine, c’est montrer aussi que ces minorités étaient là avant l’islam. C’est les faire revivre à nouveau, et ça me semble important parce qu’on peut aussi faire la paix par la culture", ajoute-t-elle.

Un fonds pour restaurer les œuvres d'art détruites en zone de guerre ? "LaFrance a mis 30 millions dans l’affaire (...) Je serai la représentante du Président au boardde ce fonds" @bariza_khiari #SudRadioWE #Palmyre #Tombouctou #Mossoul

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