Quelques semaines après l’assassinat de Xavier Jugelé sur les Champs-Élysées, les forces de l’ordre ont de nouveau été ciblées sur la célèbre avenue parisienne ce lundi par une tentative d’attentat. Une situation inquiétante pour Stanislas Gaudon, secrétaire administratif général adjoint du syndicat Alliance Police Nationale. "Plus que jamais, les forces de sécurité sont une cible. Nos collègues doivent être formés, armés et dotés des moyens nécessaires. (…) Attaquer des forces de l’ordre est un symbole, Daesh avait appelé depuis 2013-2014 à attaquer tous les symboles de l’État, notamment ses représentants que sont les gendarmes, les policiers, les douaniers, pourquoi pas les pompiers. Là, nous avions un convoi, c’était un escadron de gendarmerie qui se rendait sur un maintien d’ordre place de la Concorde. Ça aurait pu être dramatique au vu des éléments retrouvés à l’intérieur du véhicule", a-t-il déclaré ce matin lors du Grand Matin Sud Radio.
"Pas assez d’effectifs pour suivre tous les fichés S"
L’enquête ouverte a d’ores et déjà permis de démontrer que l’assaillant était fichés S et bénéficiait d’un permis de port d’armes. Une situation difficilement concevable selon le policier. "Le cas du renouvellement de son permis de port d’armes pose question. Le problème de ces fichés S, c’est que tous les individus ne sont pas suivis, puisque nous n’avons pas assez d’effectifs pour cela. Ça dépend de la dangerosité de l’individu, s’il est susceptible de passer à l’acte ou de partir. Ça pose la question des moyens des services de renseignement", déplore-t-il.
"On a tjs prôné les patrouilles dynamiques plutôt que les gardes statiques"
Stanislas Gaudon @alliancepolice #terrorisme#GdMatinSudRadio pic.twitter.com/ALHGZQGIBH— Sud Radio (@sudradio) 20 juin 2017
"Les gardes statiques n’apportent rien et exposent les forces de sécurité"
Alors que les forces de l’ordre sont particulièrement ciblées depuis le lancement de l’opération Sentinelle en France, Stanislas Gaudon plaide pour un changement des méthodes d’action. "À Alliance, nous avons toujours prôné les patrouilles dynamiques plutôt que les gardes statiques, qui n’apportent rien et exposent les forces de sécurité. Nous demandons la levée de celles qui peuvent l’être. Quand vous êtes en dynamique, vous pouvez sécuriser plusieurs points et vous êtes mobiles, donc vous pouvez intervenir plus rapidement", assure-t-il.
Réécoutez ici l’intégralité de l’interview de Stanislas Gaudon dans le Grand Matin Sud Radio