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Me Gérard Welzer : "La justice, ce n’est pas une loterie"

Par Benjamin Jeanjean

Nouveau rebondissement dans l’affaire Grégory. Récemment arrêtés, les époux Jacob ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Une décision qui ne surprend pas Maître Gérard Welzer, avocat de la famille Laroche et de Ginette Villemin, pour qui ce dossier est aujourd’hui sur une pente dangereuse.

L'affaire du petit Grégory, non résolue depuis plus de 30 ans

Plus de 32 ans après les faits, l’affaire Grégory est repartie de plus belle. Mais alors que Marcel et Jacqueline Jacob, oncle et tante de Jean-Marie Villemin (le père de Grégory), avaient été arrêtés récemment, la justice a ordonné leur remise en liberté sous contrôle judiciaire. Une décision qui peut en surprendre plus d’un, mais pas Maître Gérard Welzer, avocat de la famille Laroche et de Ginette Villemin. "Je ne suis pas du tout surpris. Depuis le 16 octobre 1984, on nous annonce tous les 3-4 ans une semaine décisive. La décision de la cour d’appel de Dijon est une sage décision. Depuis 1984, Bernard Laroche a été accusé d’être le corbeau, il a été innocenté. Christine Villemin a été accusée d’être le corbeau, elle a été innocentée. Aujourd’hui, c’est Jacqueline Jacob qui est accusée d’être le corbeau... La justice, ce n’est pas une loterie. Ça fait maintenant trois personnes, il en faudra combien : quatre, cinq, six ?", déplore-t-il au micro de Sud Radio ce mercredi.

"Vous ne croyez pas qu’on ne devrait agir qu’après une certitude certaine à 2000% ?"

L’avocat appelle notamment à la plus grande prudence dans l’interprétation des événements de ces derniers jours. "Je n’accuse pas les enquêteurs de travailler au pifomètre, je dis simplement qu’on nous a présenté trois personnes différentes depuis 32 ans. Je dis : prudence. Dans un dossier comme celui-ci, où Bernard Laroche a été libéré car innocenté, puis assassiné, où Christine Villemin a bénéficié d’un non-lieu après avoir été en prison, vous ne croyez pas qu’on ne devrait agir qu’après une certitude certaine à 2000 % ? Trois personnes ont été arrêtées puis relâchées, et on affole les médias en leur disant qu’on a la vérité ?", s’est-il indigné.

"La justice, c’est quelque chose de serein, de solide"

"J’ai l’impression de revivre les mêmes choses 32 ans après. On pense tenir les coupables, on jette leurs noms en pâture, on filme les choses, on nous dit que Murielle Bolle va être entendue… La justice, c’est quelque chose de serein, de solide, qui ne souffre aucune discussion. Faire ce qu’on fait aujourd’hui, c’est revenir 30 ans en arrière. Attention qu’il n’y ait pas de nouvelles victimes", conclut-il.

Réécoutez ici l’intégralité de l’interview de Gérard Welzer dans le Grand Matin Sud Radio

 

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