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Irma :  "On n’a jamais vu dans l’ère moderne un ouragan aussi puissant"

Par Benjamin Jeanjean

Invité du Grand Matin Sud Radio, l’ingénieur météorologue Nicolas Le Friant revient sur le passage de l’ouragan Irma sur les Petites Antilles ce mercredi. Un ouragan exceptionnel par sa violence.

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Quelques jours à peine après Harvey, les Caraïbes sont de nouveau touchées par un ouragan. Et celui-ci promet d’ores et déjà de faire des dégâts. Irma – c’est son nom – a ainsi touché les Petites Antilles ce matin en frappant notamment l’île de Barbuda avec des rafales de plus de 250km/h, en attendant Saint-Martin et Saint-Barthélémy. Invité du Grand Matin Sud Radio, Nicolas Le Friant, ingénieur météorologue au sein de MeteoGroupe, explique les raisons de la violence de cet ouragan.

"Il est si fort parce qu’il a rencontré durant sa formation entre les îles du Cap-Vert et les Petites Antilles des conditions totalement favorables, avec des eaux de surface très chaudes. On a eu des températures allant de 26 à 28 degrés, avec une eau de mer qui a donc permis le développement et l’intensification de cet ouragan", détaille-t-il.

Rafales proches de 300km/h, pluies diluviennes, vagues de 12m...

Alors que la Guadeloupe avait été durement frappée par l’ouragan Hugo en 1989, Nicolas Le Friant estime qu’Irma est aujourd’hui encore plus puissant. "Hugo était de catégorie 4, avec des vents dévastateurs et des rafales entre 200 et 250km/h cette année-là. Là, on est plus sur des rafales entre 250 et 300km/h, avec un ouragan de catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson qui en compte… cinq. C’est une situation exceptionnelle, on n’a jamais vu dans l’ère moderne un ouragan aussi puissant à l’est des Petites Antilles. (…) L’expérience Hugo a fait qu’on a construit de manière à éviter des destructions massives lors du passage d’ouragans, mais là il s’agit d’un ouragan extrême. On attend entre ce matin et 15h (heure française) des conditions extrêmes en termes de vent, de pluies diluviennes et de marées de tempêtes, avec une élévation du niveau de la mer et des vagues pouvant atteindre entre 12 et 14 mètres de haut. Ça va vraiment venir de tous les côtés, malheureusement", annonce-t-il.

"Il faut du béton, il faut se calfeutrer et attendre que l’ouragan passe"

"On ne peut pas tenir face à un vent de 250km/h, et ce qui est très dangereux, c’est la chute d’objets comme des toits ou des branches d’arbres. Il faut rester chez soi, dans des endroits enfermés. Il faut du béton, il faut se calfeutrer et attendre que l’ouragan passe et que l’alerte soit levée en fin de journée – je pense – quand l’ouragan se sera éloigné vers Porto Rico", préconise-t-il.

Faut-il s’attendre à un déclin de la puissance de l’ouragan dans les prochains jours ? Tout dépend de sa trajectoire, selon Nicolas Le Friant. "Les dernières prévisions font état d’un maintien en catégorie 5 dans un premier temps. Quand il arrivera en fin de semaine vers le nord de Cuba ou le sud de la Floride, il pourrait passer en catégorie 4, mais ça reste très élevé. Il restera destructeur, et quand on voit la température assez chaude de l’océan du côté des Bahamas… Pour qu’un ouragan baisse en intensité, il faut qu’il traverse un territoire. Or, il restera sur l’océan jusqu’à ce qu’il touche la Floride", explique-t-il.

Réécoutez l’intégralité de l’interview de Nicolas Le Friant dans le Grand Matin Sud Radio

 

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